Comme pour chaque saison depuis de nombreuses années, la crise du maïs menace sérieusement le Grand Katanga et dans l’espace Kasaï pendant la période de soudure allant d’octobre à mars. Ayant fait de la relance de la production locale son cheval de bataille, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, œuvre pour des mesures durables. Mais en attendant, et en réponse à la demande du président de la République de prendre des mesures urgentes et efficaces face à la tendance haussière, il a présenté, lors de la réunion du Conseil des ministres du vendredi 26 juillet 2024, des mesures préventives urgentes pour juguler la crise du maïs au Katanga et au Kasaï. Où est le mal ?
Selon le compte-rendu de cette réunion du Conseil des ministres fait par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, Daniel Mukoko Samba a préconisé les mesures ci-dessous pour anticiper la crise : l’encadrement d’un groupe d’entrepreneurs nationaux identifiés capables d’importer plus d’un million de tonnes du maïs et de la farine de maïs en leur faisant bénéficier des mesures d’allègement des taxes, impôts et autres redevances(I) ; la conclusion d’un accord gouvernemental avec le Zimbabwe pour le recours à brève échéance aux stocks disponibles dans ce pays en cas de pénurie grave dans certaines zones(II); la confirmation de la mesure portant suspension de la perception de tous les droits, taxes et redevances à l’importation de ces produits allant jusqu’à décembre 2024 (III) ; le renforcement des mesures d’encadrement existantes par notamment la maitrise du circuit d’importation et de distribution, l’évaluation des stocks, et le contrôle des prix à la consommation(IV) ; la mise en place, en collaboration avec le ministère des Transports, voies de communication et désenclavement, avec la SNCC d’un programme précis pour l’acheminement des produits dans les zones concernées (V) ; l’instruction à donner aux gouvernements provinciaux de lever toutes les barrières et d’éviter toute forme de tracasserie et prélèvements illégaux(VI).
Des mesures durables
Outre ces mesures préventives censées apporter une solution temporaire, le Vice-Premier ministre, ministre de l’Economie nationale a présenté, au cours de la même réunion du Conseil des ministres, des mesures durables visant à remédier définitivement à la situation alimentaire « inconfortable » non seulement dans le Grand Katanga et le Grand Kasaï, mais aussi sur l’ensemble du territoire national.
Ces mesures portent sur la consolidation de la capacité des principaux fournisseurs de maïs et nouveaux fournisseurs congolais (producteurs et/importateurs) (I) ; Les incitations à leur implication, avec l’appui des partenaires étrangers aux capacités avérées (Brésil, Afrique du Sud), dans les activités de production à grande échelle et de logistique (installation des silos et des entrepôts, minoteries) de stockage requise pour assurer une couverture totale du pays (II) et ; La mise en place d’un dispositif financier pour couvrir les investissements requis (III).
Le satisfecit des experts
Dans les milieux des agriculteurs, la proposition du VPM Mukoko Samba enchante. En effet, l’on relève avec admiration que si le gouvernement applique ces mesures tant préventives que curatives, la RDC ne se tournera plus dans les deux ou trois prochaines années vers l’extérieur pour s’approvisionner en maïs et d’autres produits alimentaires.
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Pas étonnant quand on se rappelle que Mukoko Samba s’était retranché dans sa ferme du Kongo Central, ces dix dernières années. C’est un fait qui convainc même ses pourfendeurs, qu’il accorde une importance capitale à la production locale et accorde la priorité à la vision du président Félix Tshisekedi, de la revanche du sol sur le sous-sol.
A cet effet, la Commission économique, financière et reconstruction (Ecofire) qu’il dirige et dont fait partie le ministre de l’Agriculture, a instruit à ce dernier de présenter un plan chiffré, avec tous les détails sur les sites à proposer pour la relance de la production locale du maïs.
« Ce plan prend en compte les agriculteurs, fournisseurs d’intrants, centres de recherche, experts en logistique, experts du ministère de l’Agriculture, commerçants, bref, tous les intervenants dans la chaîne de valeur du secteur », explique une source gouvernementale.
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