Au moins onze personnes arrêtées à la suite du décès de José Mbemba, garde du corps du président Félix Tshisekedi, retrouvé mort en avril dernier, n’auraient accès ni à leurs familles ni à leurs avocats. Dans un communiqué publié ce lundi 5 août 2024, l’Association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO) dénonce ce qu’elle qualifie de « détention illégale » et exige leur relaxation.
Dans quelles conditions et où sont détenues les personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête sur le décès de José Mbemba ? L’ASADHO croit savoir qu’elles sont détenues dans les locaux de l’Agence congolaise de renseignement(ANR).
« En date du 11 avril 2024, un des gardes du corps du président de la République, monsieur José Mbemba, a été retrouvé mort devant le bureau de la Régideso, dans la commune de Masina, à Kinshasa. À cette occasion, plusieurs personnes ont été arrêtées pour les besoins de l’enquête. Certaines ont été interpellées le lendemain de la découverte du corps de monsieur Mbemba, tandis que d’autres ont été arrêtées plusieurs jours plus tard dans un bistrot, dans la commune de Bandalungwa, où l’infortuné aurait regardé un match de football avant son décès. Ces personnes ont été conduites au Camp Tshatshi, où elles ont été détenues pendant quatre mois sans accès à leurs familles ni à des avocats… », relate le communiqué de l’ASADHO.
Elle révèle que ces personnes ont été transférées à un cachot de l’ANR.
« En date du 10 juillet 2024, ces personnes ont été transférées du cachot clandestin du Camp Tshatshi au cachot de l’ANR vers la Primature. Quatre mois après, ces personnes n’ont toujours pas été présentées à une autorité judiciaire compétente pour vérifier leurs conditions de détention, ce qui constitue une violation de l’article 18 de la Constitution… », poursuit le communiqué.
L’ONG de défense des droits de l’homme dirigée par Jean-Claude Katende fustige une violation systématique des droits fondamentaux. Elle rappelle que le président Félix Tshisekedi avait ordonné 2019 la fermeture des cachots de l’ANR. Un ordre visiblement boudé par les responsables de ce service d’intelligence.
L’ASADHO appelle l’ANR au respect au respect des lois et de la constitution de la République. Elle interpelle le chef de l’État sur cette situation et sollicite son intervention pour sanctionner les responsables de la violation des lois du pays.
Les 11 personnes identifiées par l’Association africaine de défense des droits de l’home sont Monsieur Fabrice Kalonga Masangu; Madame Patricia Azisea; Monsieur Bituasila; Monsieur Joseph; Monsieur Mukalenga 1; Monsieur Dikivitila Ndombasi; Monsieur Bwana; Monsieur Masiala Mvulusi; Madame Benie Tacia; Monsieur Mukalenga 2 et
Monsieur Ivona Abomanga.
Junior Lomanga