C’est un signal fort que la justice congolaise vient d’envoyer aux auteurs d’actes de déstabilisation des institutions. Ce jeudi 8 août 2024, la Cour militaire de Kinshasa/Gombe a rendu son arrêt dans l’affaire de Corneille Nangaa et ses complices. Sans surprise, le leader du mouvement politico-militaire Alliance fleuve Congo (AFC) a été condamné à mort.
De la maison des élections au couloir de la mort en passant par l’opposition et la rébellion, c’est foutu pour l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Il a été reconnu coupable des crimes de guerre, de trahison et de participation à un mouvement insurrectionnel pour lesquels il était poursuivi. La Justice militaire a relevé son rôle comme chef hiérarchique dans la commission de ces crimes.
Présent à l’audience, le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, promit d’activer de mécanismes pour faire arrêter Nangaa et ses complices au niveau international.
«Pour Corneille Nangaa et les autres qui sont en fuite, nous allons lancer des mandats d’arrêt au niveau international pour les appréhender et qu’ils soient extradés en RDC afin de purger leur peine », a-t-il déclaré.
Ayant exercé son pouvoir d’injonction pour déclencher la procédure des poursuites judiciaires contre le coordonnateur de l’AFC et ses complices, Constant Mutamba a affirmé que « C’est un jour historique ».
Sultani Makenga, Bertrand Bisimwa, Jean Jacques Mamba, Adam Chalwe et tous les autres prévenus en cavale ont été condamnés par défaut à mort pour « crimes de guerre ». Il en est de même de Eric Nkuba, qui a été lui aussi condamné à la peine capitale.
La Cour militaire de Kinshasa/Gombe a ordonné la confiscation des biens de Jean Jacques Mamba, et a aussi prononcé la destitution du major Willy Ngoma, porte-parole M23.
Jean Pérou Kabouira
