C’est vraiment la fin de l’ère Augustin Kabuya Tshilumba à la tête de l’Union pour la démocratie et le progrès social?- Dans le viseur de ses camarades pour sa gestion décriée, il a été éjecté des fonctions de secrétaire général de l’UDPS/Tshisekedi par la convention démocratique du parti(CDP), ce dimanche 11 août 2024.
Réunis en session extraordinaire à Sainte-Anne, à Kinshasa, les membres de la CDP ont examiné la marche du parti présidentiel. Ils ont relevé que l’UDPS est « dans une situation de confusion totale ».
Ils ont exprimé de vives préoccupations face à la vague de déclarations et de mouvements de contestation contre le leadership du parti.
Par conséquent, la CDP a pris la résolution ci-après: « Monsieur Augustin Kabuya est relevé de ses fonctions de secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS/Tshisekedi ».
Elle a porté le choix sur Déogratias Bizibu Balola, jusque-là secrétaire général adjoint, pour assurer l’intérim.
« Monsieur Déogratias Bizibu Balola, secrétaire adjoint du parti et président, assume dès ce jour les fonctions de secrétaire général ad interim », a poursuivi la CDP.
Un limogeage prévisible mais précipité
En attendant la réaction officielle du désormais ex-SG de l’UDPS/Tshisekedi dont les soutiens crient par presse interposée à une violation de la procédure de la convocation de la convention démocratique du parti, place à la recherche des raisons du départ de l’homme fort de l’UDPS.
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En effet, selon certaines indiscrétions, Augustin Kabuya, bien que vomi par bon nombre de cadres du parti, devait son maintien au poste de SG de l’UDPS, à la famille présidentielle, qui lui aurait donné une dernière chance.
« Mais l’homme s’est sérieusement compromis lors de la désignation du candidat de l’UDPS à l’élection du bureau définitif du sénat, en allant à l’encontre de la volonté du président de la République. Il a certes réuni les sénateurs du parti, mais il leur a imposé son choix», croit savoir un cadre de l’UDPS.
A en croire notre source, en imposant Afani Idrissa Mangala comme candidat président du sénat pour le compte de l’UDPS, Augustin Kabuya a donné des armes à ses détracteurs qui, depuis longtemps, l’accusaient auprès de la hiérarchie de diriger le parti comme un fait privé.
« C’est sans doute une goutte d’eau qui a fait déborder le vase déjà plein par des accusations de toutes natures, surtout que non seulement le choix de la hiérarchie au poste de président du sénat était connu de tous, mais surtout le ticket composé par Augustin Kabuya constituait une sérieuse menace à la cohésion nationale et exposait l’Union sacrée de la nation à une implosion qui serait suicidaire pour le régime», analyse un conseiller à la présidence de la République.
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C’est ce qui justifierait la présence à Sainte-Anne, de quelques membres du gouvernement, sénateurs et députés nationaux de l’UDPS qui, hésitaient dans un passé récent, à prendre position.
Parmi eux, le Prof André Mbata, qui a affirmé qu’Augustin Kabuya a été l’un des «pires dirigeants» que l’UDPS ait connus. Il l’a écrasé, en soutenant que Kabuya symbolisait « toutes les antivaleurs contre lesquelles nous nous sommes battus».
A la lumière de cette analyse, on ne passerait pas à côté en estimant que l’éviction de Augustin Kabuya par la CDP serait définitive.
Pami Halele
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