C’est le bilan très provisoire du naufrage d’une embarcation sur la rivière Lukeni, dans la province du Maï-Ndombe, dans la nuit de dimanche 18 à lundi 19 août 2024. La triste nouvelle a été rendue publique ce mardi 20 août par le gouvernement provincial incompétent du Maï-Ndombe.
Gouvernement provincial incompétent car, il y a moins de trois mois, plus de quatre-vingts personnes ont perdu la vie dans un autre naufrage sur la rivière Kwa dans la même province.
A la suite de ce naufrage, le gouvernement provincial avait suspendu le Commissaire fluvial de Mushie et saisi la Direction générale de migration pour obtenir la suspension du responsable local de service.
Il était reproché au Commissaire d’avoir autorisé la navigation de l’embarcation naufragée sans aucune formation d’usage, et à l’agent de la DGM d’être incapable de brandir le manifeste identifiant les passagers qui ont pris part à bort de l’embarcation qui avait chaviré. Et ensuite ?-Rien.
En effet, tout était redevenu comme avant, d’après le constat fait par un reporter d’alternance.cd en vacances dans la région.
« Beaucoup d’embarcations ne déclarent pas honnêtement le nombre de leurs passagers. De propriétaires et/ou préposés des embarcations s’arrangent avec de responsables de la Régie des voies fluviales et de la DGM et circulent en toute illégalité. Bien plus, l’état de la plupart des embarcations laisse à désirer », a écrit notre journaliste dans une note de reporter envoyée à la rédaction début août.
Les faits lui donnent raison: un autre naufrage a eu lieu dans la province du Maï-Ndombe. L’embarcation qui naviguait sur la rivière Lukeni avait à son bord 300 passagers.
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Selon l’administrateur du territoire de Kutu, Jacques Nzenza Mongie, « la baleinière s’est heurtée contre des troncs d’arbres ». Il a avancé un bilan provisoire de 5 corps repêchés. Le président de la société civile locale fait état de 43 rescapés.
Un gouvernement provincial impuissant
De son côté, le gouverneur du Maï-Ndombe, Lebon Nkoso Kevani, a annoncé sur Top Congo, que « les membres du comité provincial de sécurité sont déjà sur le lieu pour établir les responsabilités ».
Du déjà entendu, dirait-on. Ce, car, après le naufrage de juin mentionné plus haut, le gouvernement provincial du Maï-Ndombe avait interdit les navigations nocturnes. Décidément, cette mesure n’a pas été respectée.
Jean-Pierre somnole
Autre responsable à placer sur le banc des accusés, cette fois-ci au niveau national, c’est sans doute le vice-premier ministre, ministre des Transports et voies de communication, Jean-Pierre Bemba, qui semble avoir la tête ailleurs.
Sinon, comment comprendre qu’un ministre de sa taille (au sens physique et politique) ne puisse pas être en mesure de mettre de l’ordre dans le sous secteur du transport fluvial.
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Depuis la nomination de Jean-Pierre Bemba à la tête de ce ministère, la République démocratique du Congo a enregistré au moins quatre naufrages, qui ont coûté la vie à plus de 100 personnes. Ces naufrages ont eu lieu sur le lac Kivu(les 9 et 24 juin), la rivière Kwa(le 10 juin) et la rivière Lukeni. Dans presque tous les naufrages, la surcharge et le mauvais état des embarcations ont été épinglés parmi les causes.
Qu’a fait concrètement le gouvernement central, en l’occurrence le vice-premier ministre des transports pour stopper cette hémorragie de naufrages mortels ? Difficile de le savoir tant Igwe comme il se fait appeler par ses partisans, paraît moins actif. L’ancien vice-président de la République doit impérativement se réveiller de son sommeil.
Anny Kanyama
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