L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), ONG de défense et de promotion de la liberté de la presse, s’insurge contre la montée en flèche des actes d’intimidations visant directement les journalistes et dont les principaux auteurs sont des cadres de la territoriale de Kabinda, chef-lieu de la province de Lomami, au centre de la République démocratique du Congo (RDC).
À titre illustratif, Michaël Tenende, journaliste à la radio Top Lomami, station privée émettant à Kabinda, a échappé belle à un lynchage, le 18 août 2024, d’un groupe des personnes conduit par M. Ananias Mukanz, inspecteur de la territoriale de Lomami. Ces personnes ont pris d’assaut les installations de la radio Top Lomami, à la recherche de Michaël Tenende qui présentait son émission: « Lomami ne sera pas vendue », laquelle a été brusquement interrompue après l’invasion du studio par ces personnes.
Lors de cette émission, le journaliste a évoqué la disparition d’un véhicule de la province, pourtant une dotation de la Présidence de la République destinée aux itinérances des cadres de la territoriale.
Vexé par cette information, l’inspecteur de la territoriale a organisé une descente punitive vers la radio. Le matériel de la station (un ordinateur) a été vandalisé et deux dictaphones emportés par les assaillants. Le journaliste a eu la vie sauve grâce à l’intervention des auditeurs venus à sa rescousse.
En outre, Martin Kasongo, journaliste à la radio privée Tokomi wapi Fm émettant à Kabinda, a reçu le 17 août 2024, un appel téléphonique de Mme Marie-Anne Kiabu, Maire de la ville de Kabinda, peu après la diffusion de l’émission : « Masolo ya Mboka » traduction : »les problèmes du terroir ».
Au cours de cette émission, le journaliste a déploré le fait que le Service de la Mairie de Kabinda perçoit une taxe autre que celle convenue avec les conducteurs de Moto-taxi lors d’une réunion de consultation. Il en est aussi des brutalités subies par les commerçants du marché central de Kabinda lors d’un passage de la Maire de la ville. Pendant la conversation téléphonique, Mme Marie-Anne Kiabu a proféré des menaces et insultes au journaliste, promettant de tout mettre en œuvre pour que ce média soit fermé dans un futur proche.
Eu égard à ce qui précède, OLPA condamne vigoureusement les actes d’intimidation à l’endroit des journalistes. Il s’agit manifestement des violations graves du droit d’informer et d’être informé garanti par les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits humains.
En conséquence, OLPA appelle les autorités de Lomami à favoriser l’exercice de la liberté de la presse sur toute l’étendue de la province