A la suite d’un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), qui a décelé en juin dernier, un certain nombre d’irrégularités dans le contrat entre l’Office national de l’identification de la population (ONIP) et Afritech-Idemia, portant sur la production de la carte d’identité biométrique nationale congolaise, ce contrat a été annulé en août dernier. Les parties, à savoir le gouvernement congolais et les entreprises Afritech et Idemia ont, d’après Richard Ilunga, directeur général de l’ONIP cité par l’agence BloombergAfrica, levé cette option à la suite d’une commission ayant réuni leurs représentants.
Le contrat se chiffrait à 1, 2 milliard de dollars censés servir à produire de cartes d’identité nationale biométriques en République démocratique du Congo. Le 30 juin 2023, le président de la République, Félix Tshisekedi, avait reçu le premier modèle de la nouvelle carte d’identité nationale. Après lui, quelques dizaines d’officiels ont pu obtenir ce document. Puis, plus rien. Silence radio.
Après avoir enquêté sur le dossier, l’IGF a adressé une note d’observation le 12 juin 2024 au ministère de l’Intérieur.
Elle a relevé notamment que le groupe Afritech Afritech-Idemia, partenaire de l’ONIP, ne dispose pas de 593 millions de dollars de garantie prévus comme son apport. Il était convenu dans le contrat que l’État congolais devait fournir une garantie pour permettre à cette société de lever des fonds auprès des banques commerciales.
Un contrat truffé d’irrégularités
Selon l’IGF, cette garantie, portant sur la séquestration des avoirs de la Banque centrale du Congo (BCC) par la banque prêteuse, constitue une pratique illégale.
L’Inspection générale des finances a révélé aussi que les 444 millions de dollars prévus pour la construction des infrastructures immobilières du projet ont été surfacturés.
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L’autre grande irrégularité décelée dans ce contrat de production des cartes d’identité nationale étalé sur 20 ans est la répartition des dividendes. Il était prévu que Afritech allait toucher 60% de cette somme contre 20% seulement pour la partie congolaise. Les 20% restants allaient être destinés au remboursement de la dette ayant couvert la garantie.
Plus grave, d’après l’IGF, la firme française Idemia ne reconnaît pas un quelconque contrat de production de carte avec la RDC. Afritech qui a prétendu être dans un groupe (consortium) avec elle n’est en réalité que son client et comptait s’approvisionner auprès d’elle en équipements.
Grande et enormissime bonne nouvelle pour les congolais: non seulement le super flic financier Jules Alingete a fait annuler ce contrat irrégulier et opaque, mais bien plus, l’Hôtel des monnaies de la Banque centrale du Congo va délivrer GRATUITEMENT les cartes d’identité aux congolais.
Tous calculs faits, l’IGF Vinet de sauver 1, 2 milliard de dollars du contribuable congolais.
Junior Lomanga
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