La fin annoncée de la saison sèche est une pilule amère difficile à avaler pour les habitants de la commune de Kinshasa, dans la ville de Kinshasa. Le retour des pluies ramène un lot de souffrances et d’inquiétudes liées essentiellement à l’état piteux des avenues de cette municipalité. En témoignent la pluie qui s’est abattue dans la nuit du dimanche 8 à ce lundi 9 septembre 2024.
Si vous avez un collègue de service ou un camarade de classe qui habite la commune de Kinshasa, ne le regardez pas en bas, au risque de l’énerver. Ne vous moquez surtout pas de l’état de ses chaussures ou de la couleur des pneus de sa voiture.
Pour cause, cette municipalité située à deux pas de l’hôtel de ville de Kinshasa et limitrophe à la commune de la Gombe est des plus délabrées de la capitale congolaise.
La quasi-totalité de ses avenues sont soit totalement délabrées et hors d’usage, soit praticables partiellement.
C’est le cas des avenues Usoke, Wangata, Croix rouge, Kasavubu sur le tronçon compris entre Kigoma et commerce; Itaga, Mbomu, Sankuru, Village, Nyanza, Dodoma, Kigoma, Tshoapa, Songololo, Kabinda (tronçon Kasavubu-Huileries), Kabambare et ses rivières artificielles…et la liste n’est pas exhaustive. Bref, c’est impossible de trouver une avenue de la commune de Kinshasa sans nids de poules.
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Pour les habitants de cette municipalité, c’est le désarroi et le désespoir. Le désarroi d’apprendre de nouveau à nager et sauter. Le désespoir dû au fait que les travaux de réhabilitation de quelques avenues initiés entre 2021 et 2023 sont à l’arrêt et n’ont plus évolué depuis décembre dernier.
Pourtant, la commune mère de la capitale congolaise regorge de sites stratégiques dont le marché central de Kinshasa (Zando), une partie du stade des Martyrs et est voisine à la commune institutionnelle de la Gombe.
Le délabrement total de ses principales artères est un symbole de la démission de l’autorité de l’État dans le secteur des infrastructures sociales de base.
Certains locataires n’ont d’autres choix que de déménager. Mais pour aller où dans une ville à totalement réhabiliter? Quant aux propriétaires des parcelles, leur seul assurance est que la présence du marché central et la proximité avec le centre-ville attireront toujours des nouveaux locataires. Quitte à penser à mettre à leur disposition de pirogues ? C’est une option à ne pas écarter.
Pami Halele