C’est la confusion totale autour de la relance de la société Minière de Bakwanga (MIBA SA). Le gouvernement, le Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (COPIREP) et la Direction générale évoquent chacun ses chiffres. Dans ce tohu bohu, deux des quatre administrateurs mandatés pour mener l’audit de la MIBA SA ont jeté l’éponge.
Pour comprendre la situation qui prévaut à la MIBA SA, petit retour en arrière. Lors d’une réunion du Conseil des ministres du 23 août 2024, le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, a présenté un plan de relance de la MIBA SA, d’un montant chiffré à 70 millions de dollars américains.
Le COPIREP fait mentir Jean-Lucien Bussa
Interrogé quelques jours plus tard par Radio Okapi, qui voulant savoir d’où il a tiré ce chiffre, Bussa répondra qu’il ressort du business plan de la MIBA SA.
Vraiment ?-Pas évident, si l’on considère une mise au point de l’actionnaire minoritaire, Asa Resource Group PLC, évoquant le rapport d’une étude réalisée par le COPIREP sur demande du gouvernement. Selon ce rapport, il faudra trouver 450 millions de dollars pour relancer la société, avec une dette de 250 millions de dollars.
Dans cette mise au point lue par l’administrateur Cécile Edungu, Asa Resource Group PLC a martelé sur le fait que le plan de sauvetage élaboré par le COPIREP exige aux deux actionnaires de trouver en urgence 126 millions USD, en y ajoutant 5 millions USD du Cadastre minier (CAMI) et 4 millions USD pour le social du personnel. Ce qui fait au total 135 millions USD au minimum pour relancer la MIBA SA. L’actionnaire minoritaire accepte de donner 50 millions USD pour que l’État congolais donne le reste, soit 85 millions USD afin de relancer la société.
Le DG Kabanda y va par ses 50 millions USD
A ce stade, on se retrouve en face de deux chiffres pour la relance d’une même société. Il y a d’abord, les 70 millions USD du ministre du Portefeuille dont le plan a été validé en Conseil des ministres. Et ensuite, les 135 millions USD du plan de relance présenté par le COPIREP, organe étatique attitré pour ce genre d’études.
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Mais un troisième chiffre est venu s’ajouter. En effet, le directeur général de la MIBA SA, André Kabanda, crie partout où il passe et confie à qui veut l’entendre, que 50 millions USD suffisent comme plan minimum de relance de la société Minière de Bakwanga. Qui dit vrai? Qui croire? Confusion totale!
Et pour ne rien arranger à la situation, l’audit interne voulu par le gouvernement ne se passe pas comme prévu. A ce sujet, une source généralement bien informée confie à alternance.cd que, deux des quatre administrateurs désignés pour mener l’audit dont trois représentant l’Etat congolais et un pour le quota de l’actionnaire minoritaire se sont désistés. Mais pourquoi?- Mystère.
Il est impérieux que le ministre du Portefeuille connaisse la vraie raison de leur désistement. Aussi, vivement un suivi de la primature et de la présidence de la République pour arrondir les angles.
Pami Halele
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