Home Economie Mesures contre la vie chère en RDC proposées par Mukoko Samba : les bonnes expériences du Sénégal et du Cameroun

Mesures contre la vie chère en RDC proposées par Mukoko Samba : les bonnes expériences du Sénégal et du Cameroun

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Les mesures proposées par le vice-premier ministre de l’Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, et prises par le gouvernement de la République constituent une première expérience en République démocratique du Congo. Mais c’est loin d’être une invention congolaise, d’autres pays africains ayant pris avant la RDC, un train de mesures pour lutter contre la vie chère, lesquelles ont produit des résultats escomptés. C’est le cas notamment du Sénégal et du Cameroun.

On le sait, pour lutter contre la cherté des denrées alimentaires et autres biens de consommation courante, qui rendent la vie chère à la population congolaise, le gouvernement Judith Suminwa a, aussitôt investi, pris une série de mesures. Celles-ci s’inscrivent dans le cadre d’un des six engagements phares du programme économique du président de la République, Félix Tshisekedi, qui servent de boussole au gouvernement.

Ainsi, lors de la dixième réunion ordinaire du Conseil des ministres du gouvernement, présidée par le chef de l’Etat, vendredi 23 août 2024, le vice-premier ministre, ministre de l’Economie nationale a soumis le projet de Décret modifiant et complétant le Décret n°23/124 du 30 décembre 2023, portant, entre autres, mesures fiscales et parafiscales pour lutter contre la vie chère et qui suscite déjà de l’espoir dans le chef des Congolais. Au total, 24 actes ont été soit totalement supprimés, soit réduits de
5%, 25% et 50%.

La seconde série des mesures portent sur le marché de régulation intérieur et sur la surveillance ainsi que le contrôle des prix.

Selon l’esprit de ce projet de Décret, ces mesures consistent, au niveau du ministère de l’Economie, à évaluer et à certifier sur procès-verbal, les stocks existants et en cours ayant traversé les frontières; relever les prix en vigueur avant la mise en œuvre des mesures; contrôler les taux de change appliqués par les gros importateurs et distributeurs; faire respecter la réglementation sur les circuits de distribution et le cumul des marges
bénéficiaires, cumul des fonctions ; dissocier les charges du chargeur affréteur
et celles de l’importateur dans le cas où c’est le même opérateur et éviter de
répercuter les charges qui incombent au premier dans la structure des prix du
second.

Mukoko Samba a enfin, soumis au cours de la réunion précitée du Conseil des ministres, un projet portant mesures légales, réglementaires et de police qui, prévoient la suppression des barrières illicites. Car, celles-ci impactent sur les prix des biens de première nécessité, ainsi que l’imposition des sanctions aux personnes qui sont à la base de la création de ces barrières; la révision de l’Arrêté ministériel portant mesures d’exécution de la Loi organique relative à la liberté des prix et à la concurrence; spécialement en matière des prix; la révision de l’Ordonnance-loi fixant la nomenclature des droits, taxes et redevances du pouvoir central, et la mise en place d’une perception unique de toutes les taxes. Autant dire que Mukoko Samba a proposé un arsenal juridique pour améliorer et ce, durablement, le social des congolais, qui ont placé leur confiance au président Félix Tshisekedi, à travers le gouvernement Sunimwa Tuluka.

Le bel exemple du Cameroun

Déterminé à donner corps à la volonté du président Tshisekedi d’améliorer le social des congolais, en tenant compte des réformes prévues dans le programme d’actions du gouvernement, le vice-premier ministre de l’Economie nationale n’a pas cherché à inventer la roue. Non. Daniel Mukoko Samba s’est inspiré des mesures prises par le gouvernement du Cameroun pour lutter contre la vie chère.

Le gouvernement camerounais a en effet, pris en mars dernier, un train de mesures, notamment la lutte contre les pertes post-récoltes. Ce secteur évoluerait quasiment en informel, faute du soutien de l’Etat.

C’est pourquoi, près de la moitié de la production agricole du Cameroun pourrissait bord champ. Or, l’action de ramener toute cette production, avec les facilités accordées par l’Etat, sur le marché garantirait l’augmentation automatique de l’offre et donc, la baisse généralisée des prix.

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Le Ministre du Commerce du Cameroun n’a pas eu assez d’énergie pour annoncer la baisse des prix de chaque produit, en vertu de la loi de l’offre et de la demande. Plus la production et le bénéfice productif augmente, plus les prix des produits agricoles diminuent, à la grande satisfaction des camerounais.

Une autre série de mesures a consisté notamment à subventionner l’agriculture sous forme de prime à la production. Ce, car ce sont des exploitations familiales qui fournissent essentiellement les ménages au Cameroun. Le gouvernement est parvenu à la conclusion que si on veut avoir un impact immédiat sur la consommation des ménages, il faut cibler plutôt des exploitations familiales en lieu et place de créer des projets fantômes. Étant donné que ces exploitations produisent en moyenne un demi hectare chacune, elles ont commencé à doubler leurs productions une fois subventionnées et à doubler l’offre sur le marché. Par conséquent, une baisse considérable des prix s’en est automatiquement suivie.

Le gouvernement camerounais a décidé de promouvoir les semences améliorées. Concrètement, il a généralisé les variétés améliorées et maintenu le même niveau de travail agricole dans le pays mais a obtenu la multiplication de la production. Ce qui a permis d’inverser durablement la courbe des prix sur le marché.

L’ expérience éloquente du Sénégal

Le 13 juin 2024, le gouvernement du Sénégal, sur instruction du nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait annoncé les premières mesures pour lutter contre la vie chère. L’un des thèmes centraux de la campagne électorale, la lutte contre la vie chère préoccupait les sénégalais. Et, ces derniers sont loin d’être déçus comme en témoigne l’enthousiasme des consommateurs, importateurs, revendeurs, grossistes et autres détaillants.

En fait, les autorités sénégalaises ont négocié avec les importateurs, les huiliers et les meuniers, la diminution des tarifs du sucre, du riz, de l’huile et du pain. Le tarif convenu est entré en vigueur.

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Le gouvernement a aussi prévu la création de « boutiques- témoin » pour encourager la baisse des prix. A titre illustratif, la réduction de 15 CFA du prix de la baguette de pain a été jugée plus facile à appliquer.

Pour ce volet, le gouvernement sénégalais avait, en effet, promis une suspension des droits de douane sur le blé à partir du mois d’août pour compenser cette baisse. Au-delà d’être applicables, ces réductions ont-elles suffisantes alors que le prix du riz a presque doublé en trois ans ? « Non »,
répondent beaucoup de Sénégalais, qui espèrent que ces mesures ne sont qu’un
début.

En ce qui concerne le secteur informer, le gouvernement sénégalais a créé un système interministériel pour la formalisation dont chaque acteur étatique a une responsabilité dans la chaîne de valeur de la formalisation, qui est l’identification, selon les différents paliers du secteur informel, la digitalisation des données, l’accompagnement pour l’accessibilité aux fonds ainsi que la disponibilité du foncier. Les experts sénégalais ont compris que pour réussir le pari de la formalisation du secteur informel, il faut une communication optimale tournée vers les bénéficiaires, des allègements fiscaux ainsi que des mesures incitatives pour attirer le plus grand nombre d’acteurs dudit secteur.

Ces deux exemples (du Cameroun et du Sénégal) parmi tant d’autres, démontrent que Mukoko Samba, s’est servi de bons exemples, qui ont été testés et qui ont produit des résultats positifs ailleurs. Les mauvaises langues qui allèguent que le vice-premier ministre de l’Economie nationale a embarqué le gouvernement sur un chemin sans issue ne savent rien en économie et semblent vivre à l’époque où chaque nation bricollait pour s’en sortir, sans se servir des expériences et expertise des autres.

Bien plus, aucun congolais normalement constitué ne peut combattre les mesures salutaires prises par le gouvernement pour lutter contre la vie chère. Le faire revient à combattre la vision du président Félix Tshisekedi et au-delà de tout, à souhaiter la souffrance du peuple congolais.

RD44

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