Ça bouillonne au sein de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC). Le président du Collège, Christian Katende, engage à tour de bras et agace sérieusement la vice-présidente du Collège, Lydie Omanga Dihandju. Cette dernière lui a adressé une série des notes internes dont la dernière à travers laquelle elle dénonce clairement sa gestion autocratique de l’institution.
Permutations et promotions intempestives et illégales des agents, affectation des recettes selon son propre gré sans passer par les organes attitrés ou encore recrutement des consultants ainsi que l’engagement de nouveaux agents sans obtenir l’autorisation du Collège, le président de l’ARPTC multiplie les égarements.
Déficit de management
Pas du goût de la vice-présidente, qui a tenté de le remettre sur le droit chemin en plusieurs reprises. En vain.
D’abord le 31 juillet 2024, à travers la note interne référencée n°33/ARPTC/VP/2024 dans laquelle Lydie Omanga fustige « la procédure du mouvement du personnel », qui selon elle, viole les prescrits des articles 13, 16 et 17 de la loi 014/2002 du 16 octobre 2002 régissant l’ARPTC. Aux termes de ces dispositions, le Collège est l’organe suprême de prise des décisions et d’orientations de l’ARPTC.
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Ensuite, la note interne n°34/ARPTC/VP/2024 du 9 août 2024, en rapport avec la publication du communiqué de l’Observatoire de la dépense publique (ODP). Dans cette missive, la vice-présidente rappelle au président son e-mail du 16 février 2021, à travers lequel elle fustigeait «votre gestion peu collaboratrice et inclusive », « votre déficit manifeste de management » et «votre gestion financière opaque » de l’ARPTC.
Des consultants non connus du Collège
Lydie Omanga est revenue à la charge dans une autre note interne, datée du 25 septembre 2024, relative au recrutement des consultants. Dans celle-ci, elle raconte qu’elle a rencontré plusieurs personnes engagées à l’ARPTC dont une certaine Bénédicte Kandolo, embauchée comme assistante du DG en période d’essai, toutes payées au forfait depuis de mois.
« Monsieur le président, je ne comprends pas quelle est la stratégie de management que vous appliquez au sein de notre institution. L’ARPTC serait-elle devenue une entreprise de « consultants »? Qui, au demeurant, ne sont pas connus des membres du Collège, et dont ils ignorent l’objet de leur consultance, la durée sans oublier leurs parcours professionnels, qui pourraient justifier l’appel de leurs compétences », a écrit Lydie Omanga à Christian Katende.
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Le plus pertinemment du monde, la vice-présidente de l’ARPTC a enchaîné :
« L’ARPTC a des agents en son sein. Comment pouvez-vous expliquer le recours à autant de consultants alors que les directeurs et d’autres chefs de bureaux ou de services sont engagés et payés pour travailler ? Si vous trouvez que leurs connaissances et compétences sont limitées, n’est-ce pas au Collège, organe dirigeant, d’initier avec les Ressources humaines et son bureau de formation, des actions de renforcement de capacités? ».
De consultants ayant atteint l’âge de la retraite
En outre, Lydie Omanga fait savoir à Christian Katende qu’alors qu’il refuse de faire partir à la retraite des agents qui ont atteint l’âge, sous prétexte qu’il n’y a pas des moyens de payer leurs soldes de tout compte, il trouve les moyens de faire appel et de payer de consultants dont certains ont l’âge de partir à la retraite.
« C’est dommage de constater que vos oeillères vous empêchent de voir l’impact négatif que votre management de l’ARPTC a sur son image, son personnel et sa crédibilité auprès du secteur des télécommunications, tant au niveau national qu’international. Dieu est le seul maître des temps et des circonstances, je lui fais confiance pour aider l’ARPTC à avoir un jour à la tête des dirigeants dignes de ce nom », a conclu, dépitée, la vice-présidente de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo.
Jean Pérou Kabouira
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