Plusieurs fois reportée, la mission d’audit en cours à la société Minière de Bakwanga (MIBA SA) semble sonner le glas des affairistes qui s’abreuvent depuis des années sur les mamelles de cette entreprise publique. Les informations obtenues des sources syndicales renseignent que les réalités trouvées à l’interne sont différentes de la situation financière présentée par la direction générale conduite par le directeur générale André Kabanda Kana comme catastrophique.
On ne compte plus le nombre des fois où des officiels congolais ont crié que la MIBA SA a besoin des ressources financières pour sa relance. Les réunions se sont enchaînées. De forums ont été organisés à Kinshasa, à Mbuji-Mayi et même en Chine pour réfléchir sur où trouver les moyens de relancer la société qui était autre fois qualifiée de « Gecamines du Kasaï ».
Selon de membres de la délégation syndicale qui se sont confiés sous couvert de l’anonymat à alternance.cd, les premiers éléments qui ont fuité de la mission d’audit indiqueraient que la MIBA SA souffrirait non pas d’un manque des ressources financières pour se relancer mais plutôt d’un problème de gestion.
Les peaux de bananes jetées sur le chemin des administrateurs mandatés pour mener cette mission laissent à penser que le DG André Kabanda se reprocherait de quelque chose.
A ce sujet, il nous revient d’apprendre que n’eût été la détermination et le patriotisme du président du Conseil d’administration (PCA), Jean-Charles Okoto, qui a pesé de tout son poids, la direction générale de la MIBA SA ne débloquerait pas les frais de mission pour les trois administrateurs mandatés.
Incroyable mais vrai, une modique somme de 2000 USD a été prévue pour chaque administrateur pour les dix jours de la mission effectuée à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental.
Qu’à cela ne tienne, les agents et cadres voient derrière cette mission la fin d’une gestion calamiteuse, qu’ils dénoncent dans le silence par peur de se faire virer.
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Rassurée après le prolongement pour sept jours de l’audit, l’Intersyndicale de la MIBA SA exhorte le président de la République d’instruire les responsables étatiques compétents pour que ces derniers réservent des sanctions (positives ou négatives selon les cas) aux dirigeants dont les actes seront cités dans le rapport dudit audit.
Par ailleurs, parallèlement à l’audit, une délégation mixte ministère du Portefeuille et administrateurs de la MIBA SA est attendue en Belgique et à Londres pour vérifier l’authenticité du jugement de rétractation de la justice bruxelloise sur la dissolution de la SIBEKA et la confirmation de l’existence du siège de Asa Resource Group PLC, actionnaire minoritaire de la MIBA SA.
Entre-temps, alors que la mission d’audit est encore en cours, le DG André Kabanda aurait sollicité auprès de la hiérarchie un congé de trois mois. Ce en quoi les syndicalistes s’opposent, lui demandant d’attendre que le boa soit éventré avant d’aller se reposer. Wait and see.
Pami Halele