L’inauguration de l’édifice qui abrite le centre communautaire situé dans l’Air de santé de Bulenga, dans la zone de santé de Minova, territoire de Kalehe, province du Sud-Kivu, a été inauguré le lundi 30 septembre 2024. La construction et l’équipement de ce centre qui servira à plusieurs activités, notamment la formation à de métiers divers tels que la coupe et couture, la vannerie, la savonnerie et l’alphabétisation ont été financés par la Fondation Panzi du Prix Nobel de la paix Docteur Denis Mukwege.
Plusieurs autorités ont assisté à la cérémonie d’inauguration, entre autres, le chef de groupement de Buzi, le commandant de la Police de Minova, le délégué du procureur de la République, le représentant de l’administrateur de Kalehe, le représentant du médecin chef de zone de Minova, ainsi que ceux des différentes structures sanitaires.
C’est le représentant de l’administrateur du territoire de Kalehe qui a coupé le ruban symbolique. C’est un bâtiment construit par la Fondation Panzi, avec le financement du Fonds mondial des survivants des violences sexuelles dans le cadre du projet pilote des réparations intérimaires.
1093 survivantes des violences sexuelles réparées
D’après le coordonnateur de ce projet pilote au sein de la Fondation Panzi, John Bokole, le centre communautaire inauguré ce 30 septembre fait suite aux projets des mesures réparatrices intérimaires que la Fondation Panzi venait d’exécuter dans les territoires de Walungu, Kalehe au Sud-Kivu et dans la province du Kasaï Central, au centre de la République démocratique du Congo.
Il a renseigné que cette oeuvre grandiose ne serait pas réalisée sans le Fonds mondial pour les survivantes des violences sexuelles liées aux contours, créé par le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018, afin de combler une lacune identifiée depuis longtemps par les survivantes elles-mêmes, à savoir le non- accès aux réparations.
Au total, 1093 survivantes ont reçu la réparation individuelle dans les sites de Walungu, Mwenga, Kalehe ainsi que le Kasaï Central.
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Diverses activités seront organisées dans le nouveau centre communautaire. Il s’agit entre autres, de la formation en métier notamment la coupe couture, la vannerie, la pâtisserie, la savonnerie et l’alphabétisation, l’hébergement sécurisé, l’accompagnement psychosocial, les plaidoyers et la sensibilisation.
Mme Mwamini, coordonnatrice du projet Mouvement des survivantes a rappelé que les groupements de Minova, de Buzi et d’autres lieux du territoire de Kalehe et en RDC en général ont été les théâtres de massacres et de viol, qui continue à être utilisé comme arme de guerre.
Satisfecit et reconnaissance des bénéficiaires
A l’en croire, ce centre vient répondre aux besoins des survivants de la communauté en vue d’un relèvement communautaire efficace d’après-guerre. Car il s’inscrit dans l’application des mesures de réparation intérimaire des survivantes initié par le Fonds mondial des survivantes.
Elle appelle de ce fait, les autorités coutumières, les leaders locaux, hommes, femmes, survivants et survivantes et d’autres membres de la communauté, de le garder en bon état pour l’intérêt général.
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Mwamini encourage le Fonds mondial des survivantes et le Prix Nobel de la paix pour leur engagement dans la lutte contre le viol et violence sexuelle lié au conflit en RDC.
Les bénéficiaires ont également exprimé leur satisfecit. Parmi eux, Nsimire Bagisha Mugoli, une déplacée de guerre vivant au camp des déplacés de Burinyi, qui a remercié le Dr Denis Mukwege pour ses œuvres de charité.
Elle a témoigné avoir longtemps vécu sans voir quelqu’un qui peut faire ce qu’il a fait:
« Je suis passé par des grandes difficultés, à partir de 2012 et je ne suis pas seule. Nous avions été humiliés parce que nous autres, avons été violées. Nos hommes nous ont abandonnées ainsi que nos familles. Nous avons eu des enfants qui n’ont pas de pères. Mais Mukwege a dit qu’il sera le père de ces enfants-là. Mukwege nous a envoyé des psychologues et aujourd’hui je n’ai plus peur. Il nous a aidées en entreprenariat avec 800 USD et cet argent nous a aidées et aujourd’hui mon mari est retourné vers moi. J’étais malade et à Panzi on m’a soigné en dépit de tous les préjugés ».
Anny Kanyama
