
Malgré le faux semblant de sérénité qu’il a affichée face aux journalistes lors de sa conférence de presse du samedi 5 octobre, le directeur général de la société Minière de Bakwanga (MIBA SA) est un homme inquiet, très inquiet. André Kabanda Kana est bousculé par l’audit interne qui vient d’être effectué et semble s’entêter dans sa stratégie de bouc émissariat en lieu et place de tirer les conséquences qui s’imposent.
Lors d’une conférence de presse animée à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï Oriental et siège social de la MIBA SA, le DG André Kabanda a abordé plusieurs sujets regroupés en trois principaux points.
Il a affirmé, pince sans rire, avoir voulu et soutenu la mission d’audit interne menée à la MIBA. Il a répondu à la délégation syndicale qui l’accuse de mauvaise gestion, en chargeant les syndicalistes d’être manipulés en vue de bloquer la somme de 70 millions de dollars prévue pour la relance de la société. Enfin, il a préconisé l’envoi d’un audit externe par le ministère du Portefeuille. Ce, alors que l’audit interne diligenté par le Conseil d’administration venait de s’achever.
Alors que les agents et cadres appellent à son départ immédiat pour selon eux, sauver la MIBA SA d’une prédation sans précédent, il a inutilement et dangereusement évoqué le nom du chef de l’État, comme si ce dernier cautionnerait les faits mis en sa charge. Ça s’appelle raccordement frauduleux et c’est grave.
D’après son entourage, André Kabanda aurait improvisé son face-à-face avec la presse après avoir été informé des anomalies constatées dans sa gestion par la mission d’audit.
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Il paraît évident qu’il a fait une fuite en avant au moment où les syndicalistes attendent qu’il éclaire la lanterne des auditeurs sur la longue liste des présumées anomalies détectées dans sa gestion au cours de douze derniers mois.
Selon des indiscrétions, la délégation syndicale de la MIBA aurait adressé de correspondances au président de la République et au ministre du Portefeuille à travers lesquelles elle accuserait le DG André Kabanda de plusieurs actes de mauvaise gestion.
Aux dernières nouvelles, au lendemain de la diffusion des extraits de la conférence de presse d’André Kabanda s’attaquant aux syndicalistes de la société qu’il dirige, le bureau du syndicat de la MIBA à Kinshasa a été vandalisé avant d’être scellé par des inconnus dans la nuit de ce dimanche 6 octobre 2024.
Jean Pérou Kabouira
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