Le gouverneur militaire intérimaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Cirimwami, est en conflit ouvert avec quelques acteurs politiques. Dix députés nationaux l’accusent d’abus de pouvoir et ont saisi le président de la République pour demander son départ. Il crie à une manipulation politicienne.
En état de siège depuis 2021, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont dirigées par des administrations militaires. Les rapports se sont détériorées entre les acteurs politiques et les autorités provinciales militaires à la tête de ces provinces. Au Nord-Kivu particulièrement, les décisions du gouverneur militaire font l’objet de critiques. A cet effet, dix députés nationaux ont saisi officiellement le chef de l’État, commandant suprême des forces armées, pour se plaindre de ce qu’ils considèrent comme la criminalité financière, la superposition illégale des signatures, la multiplicité des taxes non conformes et la spoliation des espaces publics par le général-major Peter Cirimwami.
« Alors que le Nord-Kivu est déjà affligé par les conséquences des conflits armés et de la criminalité urbaine, le gouverneur Cirimwami impose des taxes et redevances supplémentaires, sans base légale, qui s’ajoutent à la nomenclature fiscale existante. Cette situation s’inscrit dans le cadre de l’état de siège, où des taxes supplémentaires, souvent considérées comme abusives, sont perçues sous prétexte de nécessité », se plaignent-ils.
Envisageant des actions de grandes envergures pour remettre la population du Nord-Kivu dans ses droits, ses élus du peuple exhortent le président de la République à prendre « en toute urgence une mesure qui puisse mettre fin au traumatisme que subit la population ».
Bien avant l’émission de cette correspondance, le gouverneur militaire du Nord-Kivu s’est dit disposé à partir si le commandant suprême le lui demande.
Toutefois, Peter Cirimwami considère que les dénonciations et les attaques à son encontre sont l’œuvre des « manipulateurs » qui d’après lui, cherchent à obtenir la levée de l’état de siège en vue de poursuivre leurs affaires mises en mal par celui-ci.
Jean Pérou Kabouira