C’est officiel: la gestion de l’hôpital du Cinquantenaire n’est plus entre les mains de la société Padiyath Health Care SARL. Le gouvernement de la République, au travers le ministre de la Santé publique, hygiène et prévoyance sociale, Dr Kamba Mulanda Samuel Roger, a signifié aux Indiens, en date du 17 octobre 2024, de la résiliation du contrat de partenariat public-privé n°1250/CAB/MIN/SP/01/CJ/CPC/OMK/2013 du 14 juin 2013 les liant au gouvernement. Cette résiliation a été décidée sur base des recommandations et conclusions de l’Inspection générale des finances (IGF), qui a mené une mission d’évaluation dudit contrat.
C’est un exploit de plus à l’actif de l’IGF sous la direction de l’inspecteur général des finances, chef de service, Jules Alingete. Il constitue une réponse aux cris de détresse des congolais, qui depuis plus d’une décennie, sont en grande majorité, incapables de se faire soigner dans cet hôpital qui a pourtant coûté au Trésor public la bagatelle somme de 114 millions de dollars américains.
En dehors de la morgue, qui tourne en pleine régime, faisant d’énormes recettes, de nombreux autres services de l’hôpital du Cinquantenaire ne sont pas à la portée de la bourse du congolais Lambda, alors que lors de la cérémonie d’inauguration par le président Joseph Kabila, en mars 2014, ça été dit qu’il était doté des capacités de 2000 à 3000 consultations par jour. D’autres services sont carrément à l’arrêt ou n’ont jamais été opérationnels.
Dans sa lettre de résiliation du contrat, le ministre de la Santé publique fait savoir à la société Padiyath Health Care SARL que, les conclusions de l’IGF font état des manquements graves de sa part.
« La présente décision fait suite aux concessions et recommandations de l’Inspection générale des finances à travers sa mission d’évaluation dudit contrat contenues dans son rapport référencé n°1306/PR/IG-CS/JAK/BCO/2024 du 20 juillet 2024 et au rapport dévaluation à mis-parcours du 18 janvier 2023 qui révèlent des griefs accablants à votre charge, notamment: le non versement de l’apport de 40 000 000 de dollars; la non rétrocession de 5% des recettes générées par l’hôpital ; la non réalisation des investissements additifs, tel que la construction des centres de cancérologie, de cardiologie interventionnelle et de télémédecine etc; la tenue de la comptabilité en violation des normes admises en République démocratique du Congo; absence d’un état de lieux de l’hôpital en amont; absence de rapport narratif exigé du partenaire prévu chaque année sur les activités de l’hôpital et; non atteinte de l’objectif recherché par le gouvernement, en cédant la gestion de l’hôpital », a énuméré Dr Kamba Mulanda Samuel Roger.
Qui pour prendre la relève des Indiens?
Le ministre de la Santé publique accorde un préavis de six mois aux Indiens pour préparer leur départ. Pendant cette période de transition, un comité d’accompagnement sera mis en place pour encadrer la résiliation. Il sera composé d’un délégué du président de la République, d’un délégué de la première ministre, d’un délégué du ministre d’État, ministre de la Justice, de délégués du ministre de la Santé publique, hygiène et prévoyance sociale et d’un délégué de l’IGF.
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Avec le départ des indiens de la société Padiyath Health Care SARL, qui doit-on signaler, n’ont pas été à la hauteur, la gestion de l’hôpital du Cinquantenaire redeviendra congolaise, du moins sur le papier.
La question que l’on peut se poser logiquement est de savoir, si le gouvernement cherchera un autre partenaire pour lui confier la gestion de cet hôpital ou la gardera. Dans tous les cas, les congolais sont en droit de se faire soigner dans cet établissement hospitalier présenté, le jour de son inauguration, comme étant le « plateau technique le plus élevé du pays et de la sous-région« .
Junior Lomanga
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