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Fuyant les incendies à Bukavu, de propriétaires des constructions aux environs dénoncent des tracasseries administratives

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Les incendies et éboulements de terres sont devenus récurrents à Bukavu. Le chef-lieu de la province du Sud-Kivu s’étouffe du jour le jour. Au plus grand agacement de ses habitants, qui, constatant que les scénarios se répètent de temps en temps, sont nombreux à immigrer vers des agglomérations environnantes de la ville, jugées plus sûres. Malheureusement, ils y sont littéralement asphyxiés par des agents véreux de l’État, qui leur imposeraient un véritable fardeau lorsqu’ils construisent de nouvelles habitations.

Il ne se passe plus deux semaines sans qu’un incendie se déclare à Bukavu. En septembre dernier par exemple, au moins 8 personnes ont trouvé la mort en l’espace de trois jours dont deux au restaurant Bar Métro, situé au quartier Nyalukemba, commune d’Ibanda. A chaque fois, des enquêtes ont été annoncées, puis plus rien ou presque.

Les raisons de ces catastrophes d’origine humaine sont à chercher notamment dans le manque de volonté politique des dirigeants du Sud-Kivu. Ce qui condamne de nombreuses personnes au départ.

En effet, on assiste quotidiennement à des constructions dans le respect des normes urbanistiques dans de villages et cités environnant Bukavu par de personnes qui en ont marre de cette ville.

Ces constructions tendant à désengorger la ville méritent d’être soutenues par les autorités locales et provinciales, qui sont encouragées à profiter de l’occasion pour élargir le chef-lieu de la province.

« Fort étonnement, ces initiatives ne sont pas soutenues par certains agents des services attitrés de la province, notamment ceux de l’Urbanisme de Kabare, de Bukavu et autres. Sans ordres de mission, sans quittances et sans aucune information fournie, ces agents collectent des sommes colossales auprès des maîtres d’ouvrage, menaçant de sceller des maisons ou interdisant tous les travaux sur chantier », regrette un habitant de Bukavu, qui a lancé un chantier non loin de la ville, où il compte passer le reste de sa vie.

Il fait remarquer avec inquiétude qu’un bon agent de l’État, c’est un bon enseignant mais que malheureusement, les agents des services ci-haut cités extrapolent dans la rançon et tracasserie.

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« Ils exigent des sommes allant de 300 à 500$ américains et sans document en contrepartie. Les cas sont légion, et ne pas les dénoncer, c’est en aussi devenir complice », a vociferé ce très bientôt ex-habitant de Bukavu.

Les autorités provinciales interpellées

Comme lui, de nombreuses voix s’élèvent pour demander aux autorités compétentes, chacune en ce qui la concerne, de veiller au respect des normes en vigueur en matière de construction et surtout de mettre fin aux tracasseries administratives dont sont victimes les habitats qui ont décidé de construire loin du désordre de Bukavu.

« Nous demandons au gouverneur, ainsi qu’à toutes les autorités provinciales et autres, de veiller à cette situation combien alarmante. Que la police provinciale s’y implique afin de mettre hors d’état de nuire ces mauvais agents qui, au lieu de servir la province dans la loyauté, préfèrent abuser de leur pouvoir en faisant un moyen de contrainte et d’intimidation. Que la province fixe les modalités de construire sur un site nouveau, mettant à la portée de tout requérant une liste complète des documents requis, où les obtenir, à quel prix, dans un délai de combien de jours et sur quel compte bancaire effectuer le paiement. L’argent de l’Etat ne se paie pas dans la rue, ce que nous constatons aujourd’hui à Kashusha, près de l’aéroport de Kavumu. À ce jour, il n’existe aucun arrêté ou nomenclature conférant un droit sur une concession aux agents de l’habitat. Seul l’urbanisme en a le droit », fustige un architecte.

Il insiste sur le fait que la commission d’un agent à un poste, peu importe l’endroit, ne doit pas être perçue comme une source d’enrichissement.

« Il faut savoir distinguer, a-t-il ajouté, un service public d’un business».

Junior Lomanga

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