Ce lundi 04 novembre 2024, la Cour de cassation siégeant en matière répressive en appel, ouvre à 9 heures, le procès de Mike Kasenga et François Rubota, dans l’affaire du détournement présumé de fonds destinés à la construction des stations de pompage et traitement d’eau dans les milieux ruraux.
L’extrait de rôle publié le 2 novembre n’a mentionné que les noms du PDG de Stever construct, entreprise chargée d’exécuter le contrat et de l’ancien ministre du Développement rural, « tous en détention préventive à la prison centrale de Makala » depuis plusieurs mois.
Les deux hommes sont suspectés de détournement de fonds publics et de surfacturation. Ils ont été indexés dans un rapport conjoint de l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) et de la Ligue congolaise contre la corruption.
Ce rapport, qui dénonçait des pratiques douteuses, notamment une surfacturation massive, n’avait pas épinglé seulement Mike Kasenga et François Rubota. Il y avait également le nom de Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances. Ce dernier fait l’objet d’une enquête pour son implication présumée dans les deux projets.
Curieusement, alors que ses deux complices présumés ont été « mappés » fin juin dernier et pourrissent à la prison centrale de Makala, l’ancien argentier national se la coule douce entre Paris et Kinshasa.
L’Assemblée nationale a même donné son feu vert pour poursuivre celui qui est actuellement député national. Qu’à cela ne tienne, et en dépit de la demande du procureur général Firmin Mvonde à la Direction générale de migration (DGM) d’empêcher les trois personnalités de quitter le territoire national, Nicolas Kazadi n’a jamais été véritablement inquiété. Il siège à l’Assemblée nationale, voyage et s’occupe de son quotidien comme si de rien n’était.
Mike Kasenga et François Rubota eux, doivent justifier l’utilisation des fonds destinés contrat de construction des stations de pompage et traitaient d’eau dans les milieux ruraux, signé entre le gouvernement congolais et un consortium constitué de Devert Construct Cameroun SARL dont le budget global est de près de 400 millions USD.
Reste à savoir si le morceau sera craché et que les congolais connaîtront la vérité sur l’utilisation des fonds publics destinés à ce projet. Qui a pris quoi? À suivre.
Anny Kanyama
Lire aussi Ne Muanda Nsemi et Ngoy Mulunda: Deux sécessionnistes, deux régimes…