Alors qu’il poursuit l’influenceuse pro pouvoir Denise Mukendi alias Dusauchoy au parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe pour un viol présumé qu’il aurait subi lors de sa détention à l’Agence nationale de renseignements(ANR), Jacky Ndala est à son tour poursuivi pour le même dossier. L’ancien président des jeunes du parti politique Ensemble pour la République est appelé à comparaître ce mardi 5 novembre 2024 devant le tribunal de paix de Kinshasa/Kinkole.
La citation directe est signée République démocratique du Congo et date du 1 er novembre dernier. La République l’accuse d’avoir tenu des fausses déclarations.
Les propos incriminés sont les suivants:
« …un groupe de gens sont arrivés dans ma cellule et m’ont demandé de remettre le masque, j’ai refusé et j’ai trouvé que c’était suspect. Ils sont répartis pour revenir après et rouvrir la cellule et me brutaliser. Sincèrement, je n’ai pas compris ce qui se passait ce jour-là, en ce moment, je ne comprenais pas. Ils m’ont donné des coups, ils m’ont violenté, ils m’ont sodomisé et le matin, je ne comprenais pas, en fait, je ne réalisais pas, je ne sais pas si j’étais drogué ou j’étais hypnotisé; je me suis réveillé sans comprendre ce qui se passait. J’étais dans un état déplorable, une humiliation incroyable, j’ai laissé mon honneur dans cette cellule… mais à ma grande surprise, c’est cette dame qui sort dans une vidéo, faisant des déclarations se vantant d’être le commanditaire de cette action, avoir payé de l’argent à nos services de sécurité pour me foutre la honte. Je ne mérite pas ça, je suis dans l’obligation de rompre le silence; je ne le fais pas pour moi, mais pour de nombreux congolais qui sont peut-être passés par là, qui ne savent pas affronter cette réalité…».
Pour la République, Jackie Ndala s’est rendu coupable de propagation des faux bruits et a causé énormément préjudice.
Elle demande par conséquent au tribunal de le condamner au maximum de la peine prévue par la loi et au versement de la somme de 1000 dollars USD au titre de dommages-intérêts.
Genèse
Ce dossier remonte à la publication d’une vidéo de Denise Dusauchoy à travers laquelle elle a affirmé avoir été à l’origine de l’agression sexuelle qu’aurait subie Jackie Ndala pendant sa détention dans les locaux de l’ANR en 2021.
« On t’a visité par derrière. Tu es resté maboul. Tu es devenu une femme. Quand il a fallu enlever ta dignité, je l’ai fait sans cœur. »
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A la suite de ces propos , le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, a ordonné l’ouverture d’une enquête . Il a demandé en même temps à Jacky Ndala de fournir des preuves supplémentaires, y compris un certificat médical.
De son côté, Denise Dusauchoy a été arrêtée à Brazzaville et extradée à Kinshasa. Elle est depuis, détenue à la prison centrale de Makala.
Jacky Ndala a fini par reconnaître avoir été violé et a décidé de saisir la justice. Il a été confronté à Dusochoy et depuis, la procédure serait au point mort.
Anny Kanyama