Jusqu’où ira la crise qui prévaut au sein de la société Minière de Bakwanga (MIBA)? Alors que l’on croyait que l’audit interne dont le rapport a été déposé auprès du Conseil d’administration allait ouvrir la voie à une solution durable aux problèmes détectés, les dirigeants de cette société publique ont choisi de focaliser leurs énergies sur l’actionnaire minoritaire, Asa Resource Group PLC dont ils contestent l’existence. A cet effet, ils ont diligenté de missions dans trois pays à la recherche du PDG de la société dont deux représentants siègent au conseil d’administration de la MIBA en tant qu’administrateurs nommés par ordonnance présidentielle. De l’argent jeté par la fenêtre.
Après avoir enchaîné les fiascos, d’abord devant la justice belge, qui s’est rétractée, en annulant sa décision portant dissolution judiciaire de la SIBEKA- ancienne actionnaire minoritaire qui a vendu ses parts sociales de la MIBA à la société qui est devenue plus tard Asa Resource Group PLC-, ensuite devant la justice congolaise à deux reprises, les responsables de la MIBA refusent de revenir à la raison.
En effet, le directeur général André Kabanda et le PCA Jean-Charles Okoto(photo ci-haut) ont sorti une autre mesquinerie selon laquelle, Asa Resource Group PLC est une société fictive. Soutenus par le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, ils ont envoyé de délégations en Afrique du Sud, en Belgique et en Angleterre pour dit-on, vérifier l’existence de Asa Resource Group PLC, découvrir son siège social et rencontrer son PDG. Objectif visé: pondre un rapport alléguant que cette société n’existe pas afin de lui arracher ses parts sociales chèrement rachetées auprès de la SIBEKA à plus de 90 millions USD.
D’après des indiscrétions, les envoyés du trio Kabanda-Okoto-Bussa auraient refusé de rencontrer un administrateur délégué par le PDG de Asa Resource Group, arguant qu’ils voulaient rencontrer ce dernier en personne.
« C’est ridicule, réagit un ancien directeur général d’une entreprise publique, qui se pose la question de savoir comment peut-on croire qu’Asa Resource Group PLC soit fictive alors qu’elle a dépensé 90 millions de dollars pour racheter les parts de la SIBEKA à la MIBA. »
Il affirme que c’est inconcevable qu’un fictif puisse gagner un procès à Bruxelles et dont le nom du liquidateur de la SIBEKA est visible avec ses adresses.
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« L’audit organisé à la MIBA est une bombe car, ça prouverait une mal gouvernance criante. Malheureusement, le rapport y afférent a été jeté dans les tiroirs par ceux qui sont déterminés à jeter Asa Resource Group PLC à l’extérieur de la Miba », croit savoir un cadre de la MIBA, qui révèle que cette entreprise publique est en mesure de se prendre en charge et d’assurer sa propre relance, pourvue qu’elle soit entre des bonnes mains.
Pour couper court à la polémique et redoutant des poursuites judiciaires qui aboutiraient à de lourdes condamnations de la RDC devant des instances régionales et internationales, un juriste spécialiste du droit Ohada propose que la première ministre invite officiellement le PDG de Asa Resource Group PLC à Kinshasa et lui demande de prouver l’existence de sa société.
« Agir autrement, peste cet avocat qui a requis l’anonymat, c’est faire preuve d’analphabétisme intolérable à ces niveaux de responsabilité ».
Junior Lomanga
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