
«N’est pas constitutionnaliste qui veut ». Pourrait-on dire de la première ministre Judith Suminwa Tuluka, en adaptation de la célèbre diatribe d’une certaine Jeanine Mabunda, ancienne présidente de l’Assemblée nationale, selon laquelle « n’est pas juriste qui veut ».
Lors d’une interview accordée à TV 5 Monde en marge de la 29 e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29), à Bakou, en Azerbaïdjan, la première ministre s’est exprimée sur la question du changement de constitution.
Naturellement, elle a donné son avis favorable à la volonté exprimée par le président de la République, Félix Tshisekedi, de changer la constitution du 18 février 2006, pour l’adapter aux réalités congolaises.
«Écoutez, la révision de la constitution est instituée par l’article 89 de cette même constitution. Donc, ce n’est pas moi qui le dis, ce n’est pas le président de la République qui le dit, mais c’est la constitution elle-même qui le dit. Et le président lui-même a indiqué qu’il allait mettre en place une commission d’experts pour réfléchir sur la question et faire de propositions. Donc, attendons cette commission et on pourra rediscuter de cela plutôt que de continuer à parler sans des éléments concrets», a expliqué la première ministre.
Sur la forme, elle a bien répondu à la question de la journaliste qui l’a interviewée. Seul hic: l’article 89 de la constitution par elle évoqué, parle plutôt des émoluments et de la liste civile du président de la République.
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Heureusement que Judith Suminwa Tuluka est une économiste et est reconnue comme experte senior en développement.
Qu’à cela ne tienne, d’aucuns pensent que la cheffe du gouvernement n’a pas été aidée par ses collaborateurs sur ce coup.
En dehors de ce couac, la première ministre a confondu les anti révision constitutionnelle, notamment en leur demandant de prouver la base sur laquelle ils accusent le président Félix Tshisekedi de vouloir faire un troisième mandat.
Pami Halele
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