Organisés sous le thème « Pourquoi la justice congolaise est-elle malade? Quelle thérapie face à cette maladie? », les états généraux de la justice ont été clôturés ce samedi 16 novembre 2024 par le président de la République, Félix Tshisekedi.
Dans son discours, le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des sceaux, Constant Mutamba, a appelé à la fin de l’impunité pour les auteurs de la criminalité financière. Il s’en est pris aux criminels financiers qui défient justice, et se permettent de se donner une bonne image dans l’opinion à travers de sorties médiatiques.
Les 3500 participants aux états généraux de la justice, issus de toutes les provinces et de l’extérieur du pays ont diagnostiqué la maladie dont souffre la justice congolaise et formulé des recommandations devant la guérir. L’une d’elle, et c’est une des principales, est la transformation du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) en un Conseil supérieur de la juste(CSJ).
La condition sine qua non d’apporter cette réforme est la révision des articles 149 et 152 de la constitution, dans le but d’ouvrir l’accès à cette structure aux représentants du pouvoir judiciaire, des avocats et de la société pour la rendre plus inclusive et représentative.
Les participants se sont accordés sur le fait que le président de la République, en sa qualité de magistrat suprême, présiderait le Conseil supérieur de la justice. Il serait assisté dans cette tâche par le ministre de la Justice.
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Ces recommandations n’ont pas obtenu le soutien des syndicats de magistrats, qui redoutent une atteinte à l’indépendance de la justice.
Pour départager les deux camps, il a été décidé que cette question sera soumise à l’arbitrage du président de la République.
Fatshi s’engage à restaurer la justice
Dans son discours de clôture, le chef de l’Etat a pris l’engagement de restaurer la justice en RDC.
« Ces recommandations constituent la base solide sur laquelle nous devons bâtir les réformes indispensables. Il n’est plus question de se satisfaire de solutions superficielles. J’insiste: il nous faut donc des réformes courageuses , des mesures radicales qui transformeront nos institutions de manière durable et qui impacteront positivement les comportement », a déclaré le président de la République.
Mettre fin à l’impunité des criminels financiers
Quelle que soit la suite qui sera réservée à cette réforme, le ministre d’État, ministre de la Justice a mis le doigt sur un des fléaux qui ont rendu la justice congolaise: l’impunité des délinquants financiers.
A ce sujet, Constant Mutamba préconise la création d’un parquet judiciaire et le renforcement des compétences des instances judiciaires pour lutte contre la criminalité économique.
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Le ministre d’État à la Justice et garde des sceaux a désapprouvé les criminels financiers qui, selon ses dires, roulent carrosse et circulent librement avec arrogance, allant jusqu’à se permettre de tenir des conférences de presse dans les médias et les réseaux sociaux.
« Comme vous l’avez observé, tous les détourneurs de deniers publics se la coulent douce et font même de déclarations sur les médias et les réseaux sociaux, comme s’ils en avaient le droit. A cause non de la mauvaise foi, mais de la non spécialisation de nos magistrats des parquets sur les questions financières. Il est donc urgent que le parquet économique et financier soit mis en place », a déclaré Constant Mutamba.
Une pique à peine voilée à un ancien ministre des Finances, qui mène actuellement une campagne médiatique nationale et internationale après avoir été accusé de surfacturation de plusieurs marchés publics qui lui auraient permis d’empocher de centaines de millions de dollars.
En parlant de Constant Mutamba, cet ancien ministre a dans une récente interview, déclaré que « ce jeune ministre, qui se présente comme étant la nouvelle classe politique, … commence avec la manipulation médiatique et le mensonge».
Junior Lomanga
