Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est attendu ce vendredi 22 novembre 2024, au parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe. Denis Kadima doit être entendu sur un dossier qui n’a pas été révélé. Mais ça ne sent pas bon, si l’on se fie aux indiscrétions de sources judiciaires. Surtout que le poste de président de la CENI semble porter de la malchance à tous ceux qui l’ont occupé en République démocratique du Congo.
Sur l’invitation datée du 19 novembre 2024, l’officier du ministère public du parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe prie le président de la CENI de, « se présenter devant lui le 22/11/2024 à 11 heures 00 muni(e) de la présente invitation et ses pièces d’identité à l’effet d’y être entendu au sujet dont il lui sera donné connaissance. »
En attendant que l’intéressé réponde à l’invitation, des rumeurs inondent la toile au sujet des faits qu’on reprocherait au président de la CENI. Ça court ça et là qu’il serait accusé pour de faits de droit commun. On évoque tantôt un viol présumé avec violence, tantôt une affaire d’abus de confiance présumée.
Sans accorder du crédit à ces rumeurs, il est judicieux de noter tout de même que si la justice entend Denis Kadima sur les faits lui reprochés et décide de le poursuivre, il ne serait pas le premier président de la CENI à faire face à la justice.
Au contraire, ce serait du déjà vu car, tous ceux qui l’ont précédé à la tête de la Centrale électorale n’ont pas connu de vie tranquille après leur mandat.
Président de la CENI, un poste maudit ?
En effet, les trois premiers présidents de la CENI ont tous connu de destins aussi tristes les uns que les autres.
Premier président de la Commission électorale indépendante(CEI) en 2006, puis de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en 2013, l’abbé Apollinaire Malu Malu a été contraint d’abandonner, en 2015, pour cause de maladie. Celle-ci l’a emporté en 2016, sans qu’il ait organisé les élections initialement prévues en 2015 avant d’être repoussées à 2016, pour se tenir finalement en 2018.
Deuxième président de la CENI entre 2011 et 2013, Daniel Ngoy Mulunda est passé par la case prison. Il a bénéficié d’une liberté provisoire en 2022. Depuis, celui qui était autrefois bavard est devenu aphone. On le dit physiquement très affaibli et presque déclassé.
Lire aussi RDC: Du tohu-bohu dans la corporation des églisettes de réveil
De son côté, Corneille Nangaa, troisième président de la CENI(2015-2021), est actuellement à la tête du mouvement politico-militaire Alliance fleuve Congo (AFC), allié au mouvement rebelle M23, supplétif de l’armée rwandaise, qui occupe une partie du territoire de la République démocratique du Congo.
Jugé, lui et ses compagnons ont été condamnés à la peine de mort.
Quatrième et actuel président de la CENI, Denis Kadima risque-t-il de subir à son tour cette « malédiction » avant même de quitter ses fonctions ? A suivre.
Pami Halele
Lire également Mort, prison et rébellion : Ces tristes destins des anciens présidents de la CENI