Depuis quelques jours, certains coins de la ville de Kalémie tournent au rythme de tracteurs et autres engins. Après l’annonce de la tenue de la 11 ème session de la conférence des gouverneurs dans cette ville, le chef-lieu de la province de Tanganyika assiste à la relance des travaux d’aménagement de certaines de ses infrastructures.
Aéroports, artères principales, hôtels etc, sont aménagés. L’aéroport de Kalémie par exemple, désormais balisé, a accueilli pour la première fois, un vol de nuit d’un gros porteur, ce mercredi 20 novembre.
D’autres travaux se poursuivent dans cet aéroport. Les autorités provinciales entendent présenter au président de la République et aux autres participants à la conférence annuelle des gouverneurs, prévue du 27 au 29 novembre 2024, une ville propre et vivable.
Ce qui n’est pas du goût de certains habitants, qui estiment qu’il ne faut pas attendre une visite du chef de l’État pour donner l’impression qu’il y a un élan de reconstruction de la ville alors que depuis un temps, il n’y aurait pas eu de grandes réalisations à signaler.
On accélère quand le chef arrive
Ce constat est malheureusement le même presque partout à travers la République démocratique du Congo. En effet, en marge de chaque grand événement auquel prendra part le président de la République, les autorités provinciales, généralement avec le soutien du gouvernement central, déploient de gros moyens pour réhabiliter et/ou embellir des infrastructures sociales de base. Puis, après le retour du boss, plus rien et c’est le retour au statut quo.
Dans ces conditions, les provinces quasi oubliées dans l’agenda du président de la République, telles que celles du Sankuru et de la Tshoapa, attendront longtemps, très longtemps, pour bénéficier d’un soutien, semblant soit-il, du gouvernement central pour leur (re) construction.
Quid de la réhabilitation de l’aéroport de Kalémie?
Les travaux de reconstruction et modernisation de l’aéroport national de Kalémie devaient être financés par les recettes issues de la collecte du Go-Pass par la Régie des voies aériennes (RVA), à hauteur de 44,257 millions USD, pendant la période allant de 2014 à 2019.
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En août dernier, soit un peu plus de cinq ans plus tard, le gouvernement provincial avait fermé pendant trois jours cet aéroport, pour permettre la poursuite des travaux sur la piste.
Curieusement et personne n’est parvenu à expliquer pourquoi, dans son discours lors de l’inauguration par le chef de l’État, de l’aéroport de Kisangani rénové, le 25 octobre dernier, le vice-premier ministre, ministre des Transports, voies de communication et désenclavement, Jean-Pierre Bemba, a cité l’aéroport de Kalémie parmi les aéroports dont les protocoles d’entente ont été signés par une entreprise chinoise pour leur reconstruction.
« Dans la même lancée de la noble vision du président de la République, un mémorandum d’entente a été signé le 4 septembre dernier entre notre pays représenté par le ministre des Transports, voies de communication et désenclavement et la société China First Highway Engineering Co., Ltd. (CFHEC) pour la mise en œuvre des projets de construction, de modernisation et d’équipements de 11 aéroports suivants : Kalémie, Moba, Buta, Kenge, Mbandaka, Bumba, Moanda, Kikwit, Lodja, Gemena et Munkamba à travers des études de faisabilité qui vont être réalisées très prochainement », avait-il déclaré.
Par ailleurs, en marge de la onzième session de la conférence des gouverneurs, Kalémie accueillera également un conseil des ministres délocalisé, qui sera présidé par le président Félix Tshisekedi.
Junior Lomanga
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