Ça chauffe entre le commandant de la 22 e région militaire, le général de brigade Eddy Kapend Yrung et l’archevêque métropolitain de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba. Le premier a tenté d’empêcher le second de célébrer une messe dimanche 24 novembre 2024 au camp militaire Vangu. La célébration a eu lieu malgré l’interdiction.
Tout a commencé le samedi 23 novembre, avec la décision du commandant de la 22 e région militaire, interdisant toute activité, le culte catholique prévu au camp Vangu y compris, à cause de « la situation sécuritaire» sur l’ensemble de sa zone.
La décision d’Eddy Kapend Yrung a été signifiée, le même samedi, à l’aumônier militaire catholique du camp précité, à la maison militaire du chef de l’Etat ainsi qu’à l’état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
L’archevêque métropolitain de Lubumbashi, également président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), a bravé cette interdiction. Il s’est rendu à la paroisse Saint Sébastien située au camp militaire Vangu. Mgr Fulgence Muteba y a été accueilli par des fidèles et a célébré la messe sans être inquiété.
Dans un communiqué publié dans la soirée, l’archidiocèse de Lubumbashi a dénoncé l’attitude du commandant de la 22 e région militaire.
« L’archidiocèse de Lubumbashi désapprouve totalement et condamne l’audace trop osée du général Eddy Kapend contre le respect et la liberté de religion, garantis par la constitution ainsi que l’accord-cadre entre le saint siège et la République démocratique du Congo. Il rappelle que cet ordre indu et déplacé, que même ses collaborateurs ont boudé, est l’expression d’une confusion lamentable, qu’un haut responsable militaire de son rang est supposé éviter. Aussi, faut-il rappeler avec saint Paul qu’ « on n’enchaîne pas la parole de Dieu», (cfr 2 Timothée 2,9) », a indiqué le vicaire général de l’archidiocèse de Lubumbashi, Mgr Emmanuel Mumba.
Anny Kanyama
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