Le gouvernement congolais continue à apporter des solutions devant redonner plus de pouvoir d’achat à la population. A cet effet, de décisions importantes ont été prises en ce qui concerne les biens de grande consommation, notamment les produits pétroliers, en attendant qu’elles s’étendent sur huit produits alimentaires qui font partie des biens de première nécessité.
Invité vendredi 29 novembre 2024 sur radio Top Congo FM, le vice-premier ministre, ministre de l’Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, a donné des éclaircissements sur la politique économique appliquée pour atteindre les objectifs visés par la lutte contre la vie chère, menée par le gouvernement, sur instruction du président de la République, Félix Tshisekedi.
D’entrée de jeu, Mukoko Samba a inscrit l’économie congolaise dans un contexte général de l’économie mondiale, non encore affranchie des conséquences néfastes de la Covid-19. Il a indiqué que la flambée des prix qu’il y a eue sur les marchés mondiaux au sortir de la Covid-19, entraînée par l’inflation, est en train de baisser même si elle n’est pas encore à de niveaux supérieurs par rapport à ceux d’avant la pandémie qui a mis l’économie mondiale sens dessus-dessous.
« C’est dans ce contexte mondial que nous nous trouvons. Et nous cherchons, nous, en République démocratique du Congo, de solutions qui nous sont particulières. Pour le moment, il est d’abord important de toucher les biens de grande consommation pour soulager les ménages congolais et leur redonner un peu de pouvoir d’achat. Nous l’avons fait sur les produits pétroliers et nous comptons le faire sur huit des produits alimentaires qui sont des produits de première nécessité », a expliqué le vice-premier ministre de l’Economie nationale.
Parmi les mesures prises, figure notamment la baisse des prix des produits pétroliers, décidée par le gouvernement, de concert avec les pétroliers.
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« Les pétroliers ne se plaignent pas de la baisse des prix. Les prix des produits pétroliers sont réglementés par l’Etat, en concertation avec la profession pétrolière. Nous n’imposons pas. Ce qui s’est passé, c’est que nous avons profité d’une fenêtre d’opportunité où les coûts sur le marché mondial étaient à la baisse sur plusieurs mois, mais aussi nous avons fait un travail de nettoyage à la structure(…)Ce n’est pas de la magie. Dans la structure des prix des produits pétroliers, il y a pas mal des prélèvements. Nous avons fait un travail de nettoyage de certains de ces prélèvements qui ne se justifient pas. C’est ça qui a justifié la baisse des prix des produits pétroliers », a révélé Mukoko Samba.
Pas d’augmentation des manques à gagner
Il a tenu à souligner que contrairement à ce que pense une certaine opinion mal informée, le gouvernement a relevé le défi de la maîtrise des manques à gagner dus aux pétroliers.
« Les manques à gagner sont aujourd’hui de plus en plus maîtrisés. Ils ne sont pas en train d’augmenter, contrairement à ce que les gens pensent. Sur le premier semestre 2024, nous n’avons plus de manques à gagner dans la zone sud et nous n’avons plus de manques à gagner dans la zone est. Ces deux zones pétrolières sont plutôt dans le positif, tout simplement parce qu’il y a des opérateurs économiques qui ne sont plus éligibles au remboursement des manques à gagner. Par exemple les miniers(…) Nous sommes sortis de la période où on peut dire que les manques à gagner étaient plus ou moins fabriqués puisqu’il était difficile de savoir ce qu’il y avait là dedans. Nous sommes aujourd’hui dans une situation où les formules sont précises, les opérateurs qui sont éligibles sont connus …C’est ce travail-là qui a été fait qui porte du fruit », a précisé Daniel Mukoko Samba.
Il a ajouté que le gouvernement a levé l’option de rembourser la totalité des manques à gagner certifiés à fin décembre 2023.
Le taux de change, un ajusteur important
Dans la foulée, le patron de l’Economie nationale, dans le but de se faire comprendre par le congolais Lambda, a fait savoir que le manque à gagner est la différence entre le prix pratiqué à la pompe et le prix vrai. Le gouvernement rembourse cette différence avec une ressource qui se trouve dans la structure même des prix des produits pétroliers.
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« Le gouvernement fait déjà un effort pour stabiliser le taux de change, parce que le taux de change aussi influence le prix à la pompe. Jusqu’au 2 octobre, le taux de change dans la structure des prix cétait 1 dollar pour 2500 FC. Nous l’avons porté à 2600 FC et sur le marché il était à 2860 FC(…)Voilà une des origines des manques à gagner. Nous allons maîtriser les manques à gagner. Là je voudrais rassurer les congolais. Et ces manques à gagner maîtrisés vont être remboursés par une ressource qui ne vient pas impacter le trésor public », a promis le vice-premier ministre, ministre de l’Economie nationale.
Par ailleurs, il a relevé que SEP renseigne que depuis que les prix des produits pétroliers ont baissé de 13%, la consommation a augmenté de 32% sur le seul mois d’octobre.
« Il y a de Kinois qui disent qu’il y a de moments où c’est difficile de trouver du carburant dans certaines stations. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de stocks dans la ville ou dans les dépôts. C’est simplement parce que la demande a fortement augmenté que, SEP a du mal à ravitailler les stations, parce que le rythme aujourd’hui est beaucoup plus intenses, et avec les embouteillages surtout dans la journée, SEP est aujourd’hui obligé de faire trois rotations nuit pour essayer de se rattraper quand les rues sont un peu plus désertes. Cette forte augmentation de la consommation du carburant est un bon signal sur le plan économique. Ça signifie qu’il y avait une marge de l’activité économique qui n’était pas exploitée parce que les coûts étaient plus élevés« , s’est étendu ce membre du gouvernement, qui incontestablement, lie au jour le jour la théorie enseignée en sciences économiques où il est professeur à la pratique dans la gestion quotidienne.
Junior Lomanga
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