C’est l’une des raisons de la visite du président américain, Joe Biden, en Angola, son unique déplacement officiel sur le continent africain. Il doit participer à un sommet international sur le corridor de Lobito, qui réunira les dirigeants de l’Angola, de la République démocratique du Congo, de la Tanzanie, de la Zambie et l’Africa Finance Corporation(AFC).
Ce sommet a pour but de poursuivre le développement du corridor, investir dans les infrastructures reliant les océans Atlantique et Indien, et accélérer la prochaine phase du projet ferroviaire Zambie-Lobito. Quid concrètement du corridor de Lobito ?
Premier corridor économique stratégique lancé dans le cadre du partenariat phare du G7 pour les infrastructures et les investissements mondiaux (PGII) en mai 2023, le corridor de Lobito connectera la République démocratique du Congo, la Zambie et l’Angola aux marchés mondiaux via le port angolais de Lobito.
Il permettra de libérer le potentiel de la région, améliorer les possibilités d’exportation les trois pays et créera de la valeur ajoutée et des emplois grâce à des gros investissements.
D’après la Maison blanche, les investissements américains à ce projet sont désormais de 4 milliards dollars, alors que les engagements internationaux, incluant les partenaires du G7 et les banques régionales de développement, dépassent 6 milliards de dollars.
Parmi les partenaires internationaux et les banques régionales, il y outre les gouvernements américain, angolais, congolais et zambien, notamment la Commission européenne, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Africa Finance Corporation (AFC).
Lire aussi Afrique: Afreximbank envisage de doubler le financement des industries créatives
Le corridor de Lobito, une fois achevé, améliorera significativement les possibilités d’exportation pour la Zambie, la RDC et l’Angola et stimulera la circulation régionale des marchandises, tout en favorisant la mobilité des citoyens.
Il réduira considérablement le temps de transport moyen et fera baisser les coûts logistiques ainsi l’empreinte carbone pour l’exportation de métaux, de produits agricoles et d’autres produits ainsi que pour le développement futur de toute découverte minérale.
Nouvelle étape de la bataille économique entre Chinois et américains
Des experts estiment que cette voie ferroviaire est une nouvelle étape de la bataille des minéraux rares d’Afrique, particulièrement de la RDC, entre la Chine et les États-Unis.
Lire également Investissements : Le Dr Georges O. Lohalo révèle l’apport mesquin des États-Unis en RDC
La Maison blanche ne s’en cache pas. Au briefing d’avant le déplacement à Luanda de Joe Biden, elle a expliqué que l’objectif visé est de faire en sorte que 100% de ces productions ne partent pas en Chine.
« On va parler de la chasse au trésor géopolitique. C’est vraiment ça. L’économie de 20, 30 prochaines années se décidera à partir de minéraux stratégiques qui se trouvent au Congo. Et l’une des raisons pour lesquelles Joe Biden est arrivé en Angola, c’est précisément pour signer et continuer à investir dans un chemin de fer qui part de la Côte angolaise et qui va jusqu’au coeur du Congo où se trouvent les principales ressources minérales« , a expliqué sur la chaîne française LCI, éditorialiste international Francois Clémenceau.
La RDC appelée à en tirer profit
Dans le cadre de ce corridor, il est prévu par exemple, la construction de 1500 km de voie ferrée entre Lobito et Kolwezi, capitale mondiale du cobalt.
Premier producteur africain de cuivre, premier producteur mondial de cobalt, première réserve mondiale de coltan et septième réserve mondiale de lethium, le Congo-Kinshasa est donc un acteur majeur de ce projet qui définira l’économie mondiale.
Reste à savoir si les autorités congolaises seront en mesure de peser pour tirer au maximum profit du corridor de Lobito.
Premier test pour le président Félix Tshisekedi lors du sommet de Luanda de ce mercredi avec ses homologues américain, angolais, tanzanien et zambien.
RD44
Dans la même catégorie Réunion du G20 sur le développement : Christophe Lutundula appelle à des «actions urgentes»