Si vous avez un proche ou une connaissance qui fait partie des Kulunas, ces gangsters urbains qui terrorisent de paisibles citoyens, c’est le temps de lui demander de se repentir et d’abandonner la violence. Sinon, il sera mis à mort si on l’attrape, on le juge et qu’on le condamne à la peine de mort. Le gouvernement de la République a pris une sévère mesure pour mettre fin à ce phénomène.
L’annonce a été faite ce mardi 3 décembre 2024 par le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba, au sortir d’une réunion avec de responsables de la sécurité dont le commissaire provincial de la Police nationale congolaise ville de Kinshasa.
Il a annoncé la mise sur pied, en exécution des instructions du président de la République, Félix Tshisekedi, d’une commission chargée de combattre la délinquance et le banditisme urbain.
Cette commission sera composée de magistrats militaires et civils ainsi que du commissariat provincial de la Police de Kinshasa. Elle aura deux principales missions.
«Le président de la République nous a instruits, plus d’une fois lors de conseils des ministres, de mettre fin au phénomène Kuluna, qui sévit dans quelques grandes villes y compris dans la capitale, qu’est la ville province de Kinshasa. Les Kuluna continuent de semer mort et désolation dans la capitale et dans d’autres villes. Les Kuluna endeuillent. Il était question pour nous d’exécuter les instructions de la haute hiérarchie, en mettant en place la commission de lutte contre le banditisme urbain. Cette commission est composée de hauts magistrats militaires et civils, composée également du commissariat provincial de la Police. Elle va travailler sous l’opération «zéro Kuluna» dans la ville de Kinshasa et dans d’autres villes du pays. Elle va travailler pour traquer, jusqu’à leur dernier retranchement, tous les Kuluna qui sèment mort et désolation », a expliqué Constant Mutamba.
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Il a détaillé en ces termes la première mission confiée à cette commission:
«A partir de demain, la commission va lancer l’organisation des procès en flagrance contre les Kuluna. Tout celui qui sera attrapé, sera arrêté, jugé et condamné. Comme vous le savez, ils seront tous condamnés pour terrorisme, parce que les actes qu’ils posent sont des actes qui relèvent purement et simplement du terrorisme. Et donc punis de la peine de mort.»
Qui tue par l’épée périra par l’épée
Selon le ministre d’État, ministre de la Justice et garde des sceaux, il a été décidé de l’exécution de la peine de mort à l’encore de Kuluna qui seront condamnés et au transfèrement d’autres dans de prisons de haute sécurité.
« La commission a également décidé de faire exécuter la peine de mort mais aussi transférer tous les condamnés Kuluna dans les prisons de haute sécurité. Le premier groupe des Kuluna qui sera condamné cette semaine sera évacué à Angenga, le weekend prochain», a révélé Constant Mutamba.
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Il a poursuivi que de bouclages seront organisés dans les quartiers et rues de Kinshasa.
«Les bouclages seront organisés dans les quartiers et rues de Kinshasa. Tous les enfants Kuluna qui seront identifiés, arrêtés, seront jugés et condamnés. Comme je l’ai dit, nous allons procéder à l’exécution de la peine de mort. Parce que la bible dit, qui tue par l’épée périt par l’épée », a prévenu Constant Mutamba.
Gare aux nuisances sonores
Les Kuluna ne sont pas l’unique cible de cette commission mise en place par le gouvernement. Celle-ci traquera, et c’est sa seconde mission, les auteurs de la nuisance sonore. A ce propos, Constant Mutamba a fait savoir ce qui suit:
« La deuxième mission de la commission c’est de traquer tous les auteurs de la nuisance sonore diurne et nocturne. Ceux qui dérangent la quiétude des voisins seront non seulement interpellés, mais se verront confisquer leurs biens et contraints à payer de lourdes amendes à l’Etat congolais. Nous voulons que les congolaises et congolais vivent tranquillement en lieu et place.»
Les Kulunas éligibles à l’exécution de la peine de mort
Pour revenir à l’exécution annoncée des Kuluna qui seraient condamnés, il faut rappeler qu’en mars dernier, le gouvernement avait ordonné aux instances judiciaires de rétablir l’exécution de la peine de mort suspendue depuis 2003 dans le pays.
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La ministre de la Justice de l’époque, Rose Mutombo, avait expliqué, dans une note de service adressée aux présidents des cours, tribunaux, et procureurs, que l’exécution de la peine de mort a été rétablie pour « débarrasser l’armée des traîtres d’une part et endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme et de banditisme urbain entrainant mort d’hommes d’autre part ».
Elle avait pris le soin de définir et de préciser le champ d’application de la peine de mort, qui ne sera exécutée qu’après une « condamnation judiciaire irrévocable intervenue en temps de guerre, sous état de siège ou d’urgence, à l’occasion d’une opération de police tendant au maintien ou au rétablissement de l’ordre public ou encore pendant toute autre circonstance exceptionnelle ».
L’opération « zéro Kuluna» étant une opération de police tendant au maintien et au rétablissement de l’ordre public, les personnes qui seront condamnées à la peine capitale dans ce cadre seront donc éligibles à l’exécution.
Junior Lomanga