A l’initiative de la plateforme « Tous pour le Congo»(TPC), une centaine de jeunes de la majorité, de l’opposition et de la société civile ont réfléchi, ce jeudi 5 novembre 2024, à Kinshasa, autour de la question du changement de la constitution. Parmi les panelistes à ce dialogue organisé autour du thème : « La jeunesse face à son avenir, pour ou contre la 4ème République ?», Léon Nguwa Wososa, jeune acteur politique.
En exprimant sa volonté de réviser ou de changer la constitution, le président de la République, Félix Tshisekedi, a ouvert le débat sur cette question. En attendant la mise en place d’une commission multidisciplinaire promise, toutes les couches sociales sont encouragées à y réfléchir.
C’est dans ce contexte que TPC a voulu recueillir les avis des jeunes, ce qu’ils pensent réellement de la révision ou du changement de la constitution, afin d’élaborer une feuille de route et de recommandations à adresser à toutes les parties prenantes au processus du changement ou de révision de la loi fondamentale.
Dans son intervention, Léon Nguwa a évoqué l’importance, pour le développement de la RDC, de modifier certaines dispositions de la Constitution du 18 février 2006. Parmi les dispositions visées, il a cité entre autres, l’article 10, qui consacre le caractère unique de la nationalité congolaise.
« Ce principe constitue une entrave pour les congolais résidant à l’étranger, qui souhaitent revenir investir au pays », a-t-il expliqué.
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Ce jeune estime que la modification de cet article permettra d’exploiter le potentiel économique de la diaspora congolaise en faveur du développement de la RDC.
Supprimer les institutions budgétivores
Léon Nguwa appelle à la suppression des institutions budgétivores, notamment les Assemblées provinciales, le sénat, le Conseil économique et social ou encore le Conseil national de suivi de l’application de l’accord de la Saint Sylvestre (CNSA). Ce, a-t-il argumenté, pour « rationaliser les finances publiques».
Cependant, il a exprimé ses réserves quant au changement de la constitution. Pourquoi ?
« Parce que cela pourrait conduire à une quatrième République, qui pourrait permettre le retour au pouvoir d’anciens présidents ayant épuisé leurs mandats constitutionnels. Cela pourrait donner lieu à une instabilité juridique et sociale, si ce changement intervenait alors que les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont en état d’urgence et que les populations de ces coins du pays n’ont pas pu participer pleinement aux dernières élections », a expliqué Léon Nguwa.
Il recommande à la jeunesse de faire preuve de vigilance et de prudence, de croire aux assurances du président de la République quant à ses motivations à vouloir changer ou modifier la constitution, et de rester attentive aux engagements pris par les dirigeants.
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En guise de conclusion, Léon Nguwa a soutenu que si un changement de la constitution venait à être adopté par la majorité des congolais, personne ne devra s’y opposer.
« Qui suis-je pour m’opposer à la volonté du peuple, si jamais un changement venait à être adopté par la majorité ?», s’est interrogé ce jeune acteur politique.
Anny Kanyama
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