La commission ad hoc sur la lutte contre l’insalubrité, les constructions anarchiques et les embouteillages dans la ville de Kinshasa, mise en place par l’Assemblée nationale, a rendu le rapport de sa mission. Dirigée par le député national Matata Ponyo, elle a formulé, après 20 jours de travaux, une série de recommandations incluant plusieurs domaines.
La commission ad hoc Matata Ponyo estime que pour lutter contre l’insalubrité, il faut une collaboration entre les autorités et les populations.
« L’insalubrité à Kinshasa est une problématique multidimensionnelle, qui appelle des interventions coordonnées et ciblées entre les autorités politiques et les populations. Elle reflète des défaillances comportementales, urbanistiques, environnementales, sanitaires, culturelles, esthétiques et de gouvernance. Pour relever ce défi, il est impératif d’adopter une approche holistique et intégrée, combinant sensibilisation des citoyens, renforcement des infrastructures et amélioration de la gouvernance. Ces efforts collectifs permettront non seulement d’améliorer la qualité de vie des habitants, mais aussi de redonner à la ville de Kinshasa son rôle de capitale digne et prospère », explique-t-elle dans son rapport.
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La commission Matata Ponyo préconise la mise en place d’une campagne de sensibilisation et des sanctions exemplaires à l’encontre des récalcitrants.
« Entamer une campagne de sensibilisation massive intitulée “Bosoto Eza Kindoki” / “Boye Té” à travers les radios, la télévision, les médias en ligne ; dans les églises, les écoles ; avec l’appui des citoyens, des leaders communautaires, des institutions privées. Cette campagne doit annoncer des sanctions sévères à toute personne qui jette des déchets dans un espace public. Tolérance zéro », suggère la commission.
Suppression des marchés pirates
Parmi des grandes actions à impact visible envisagées par Matata Ponyo et d’autres députés nationaux de sa commission, figurent notamment, le lancement des campagnes de nettoyage intensif et de grande visibilité dans les principaux axes de la ville et les lieux publics stratégiques tels que les marchés, les gares et les rivières obstruées par des déchets; l’installation des points de collecte bien identifiés dans les quartiers et les avenues pour désengorger les zones saturées par les ordures. Ce, en attendant des solutions structurelles.
Ils proposent également la suppression immédiate de tous les marchés de fortune, cabines de vente de services téléphoniques et toute activité informelle autour de l’Hôtel de ville de Kinshasa, des enclos et des avenues d’accès à ces immeubles.
Les causes de l’insalubrité identifiées
Recenser toutes les PME dotées d’une capacité productive avérée et les impliquer dans le processus de recyclage;
mettre immédiatement fin aux marchés de fortune et activités informelles situés dans les carrefours, à proximité des ponts et sauts-de-mouton, ou le long des axes routiers, en menant une campagne intensive et en appliquant strictement les sanctions; nettoyer et réhabiliter, dans un délai de deux semaines, les immeubles principaux abritant les services communaux dans les 24 communes de la ville, ainsi que l’Hôtel de ville de Kinshasa, leurs enclos et leurs avenues d’accès sont d’autres actions proposées.
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La commission Matata ne s’est pas contentée de faire des propositions. Pour l’efficacité de celles-ci, elle a commencé par identifier les causes de l’insalubrité généralisée dans la capitale congolaise.
Elle a épinglé, à cet effet, entre autres, une gestion inadéquate des déchets accentuée par la pression démographique;
l’absence de services municipaux efficaces de collecte; une culture de déversement anarchique des déchets dans les caniveaux, rivières et espaces publics.
En finir avec le « triangle de la mort »
Pour rappel, à la demande du député national Matata Ponyo, l’Assemblée nationale avait mis en place, en novembre dernier, une commission ad hoc sur l’insalubrité à Kinshasa.
Quelques jours plus tard, elle a étendue cette commission aux constructions anarchiques et aux embouteillages, qui constituent avec l’insalubrité, ce qui a été qualifié de « triangle de la mort».
Une trentaine de députés nationaux et une dizaine d’experts ont travaillé, sous la direction de l’ancien premier ministre, pour produire le rapport, qui a été déposé la semaine dernière au bureau de la chambre basse du parlement.
Anny Kanyama
