Home Nation PDL-145 T au Sankuru: le PNUD serait-il complaisant avec ses entreprises défaillantes ?

PDL-145 T au Sankuru: le PNUD serait-il complaisant avec ses entreprises défaillantes ?

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L’activiste Tunisienne Cyrine Zarrad, autrice de la phrase selon laquelle « le temps est comme la mort, il remet chaque chose à sa place », n’avait pas tort. Ces paroles ont pris effet au Sankuru, province située au centre de la République démocratique du Congo, où l’exécution du Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145 T) patauge. Les responsables de cette défaillance seraient les mêmes que ceux chargés de l’exécution de l’ambitieux programme du président Félix Tshisekedi.

Le temps semble avoir révélé les visages des démons qui maudiraient la province du Sankuru pour qu’elle ne bénéficie pas des réalisations dont bénéficient d’autres provinces.

La société civile du sankuru pointerait CMK Group, l’une des deux entreprises à qui le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), agence d’exécution du PDL-145 T au Sankuru, avait confié plus de quarante infrastructures à réaliser.

Mais contre toute attente, alors qu’elle n’aurait même réalisé 40 % de travaux du lot 1, CMK Group aurait soumissionné pour de nouveaux marchés au Sankuru. Malhonnêteté.

La société civile attend être appliqué le principe convenu entre le PNUD et les entreprises ayant gagné les premiers marchés : seules les entreprises qui ont atteint un taux d’exécution de 80% peuvent soumissionner pour de nouveaux marchés.

« Si le PNUD reconduit les même entreprises, la jeunesse sankuroise se prendrait en charge car, nous attendons que le PNUD joue la transparence », réagit le président d’une association des jeunes basés à Lusambo, chef-lieu du Sankuru.

Des chiffres qui révoltent

Incroyable mais vrai, sur les 91 infrastructures dont 47 écoles primaires, 38 centres de santé et 6 bâtiments administratifs prévus dans la première phase du PDL-145 T au Sankuru, seules onze (11) seulement auraient été livrées.

Selon un rapport interne du Comité provincial de coordination et de suivi de la mise en œuvre du PDL-145 T dans la province du Sankuru (CPCS-145 T), vérifié par alternance.cd, le niveau de réalisation de 81 infrastructures en cours de construction à fin novembre dernier était de 19,80%, soit 11 infrastructures livrées et zéro infrastructure livrable. C’est-à-dire, qu’aucune autre infrastructure en dehors de ces onze là n’était prête à être livrée dans un proche avenir.

Quant au onze (11 ) autres prévues pour faire 91, il n’y avait, jusqu’à fin novembre, pas de début des travaux.

Le PNUD en terrain conquis?

Une source au gouvernorat du Sankuru dénonce ce qu’elle qualifie « d’arrogance» des responsables du PNUD envoyés dans la province de Lumumba, qui selon elle, se conduiseraient en maîtres dominateurs et « refuseraient toute collaboration avec les agents de la sous division provinciale du Plan ».

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Du coup, on se retrouve dans une situation confuse telle que le PNUD et ses entreprises CMK et IDEAL, qui ont gagné les marchés, évolueraient en terrain conquis et feraient ce que bon leur semble.

La triste réalité, maquillée par la surmédiatisation de l’inauguration de deux bâtiments de l’école primaire Sacré-coeur de Lodja, en avril dernier par le représentant-pays du PNUD, Damien Mama, est finalement révélée.

Ce qui fait qu’à ce jour, le Sankuru est le ventre mou des provinces de la RDC en ce qui concerne l’exécution du PDL-145.

Mais ce n’est pas tout car, la qualité des onze ouvrages livrés et ceux en construction poserait un sérieux problème.

Pour couper court à ces rumeurs, le PNUD, agence d’exécution, est appelée à publier la fiche technique de ces ouvrages.

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Signe peut être que quelque chose ne va pas, les canaux officiels de communication du PDL-145 T sur les réseaux sociaux ne font mention d’aucun ouvrage réalisé au Sankuru.

C’est dans ce climat de suspicion que le gouvernement s’apprête à lancer la deuxième phase du PDL-145 T, avec craint-on, le risque de voir les mêmes entreprises supposément défaillantes rempiler. Comme quoi, on reprend le même et on recommence avec les mêmes erreurs et imperfections.

Questions: comment le PNUD dont la rigueur a été approuvée pourrait faire preuve d’un tel laxisme ? N’y-aurait-t-il pas de deals cachés ? En tout cas, ce dossier ne fait commencer.

Pami Halele

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