
De corps qui se détérioreraient par manque de soins appropriés ou qui disparaissent à cause de la négligence du personnel, la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire maltraite les morts. L’Association des pompes funèbres de Kinshasa appelle le gouvernement à prendre ses responsabilités pour mettre fin à la souffrance infligée par les gestionnaires de cette morgue aux dépouilles mortelles et à leurs proches.
On le sait, la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire a perdu le corps de madame Lucienne Kabangi Mutanda. La famille et les proches de cette professeure de l’Université des sciences de l’information et de la communication (UNISIC), ex-IFASIC, ont été désagréablement surpris de découvrir, dimanche 15 décembre 2024, que son corps avait été remis par erreur à une autre famille trois jours plus tôt.
Pour l’Association des pompes funèbres de Kinshasa que dirige Horizon Massamba, ce fait gravissime n’est qu’une partie visible de l’iceberg et appelle à des mesures radicales.
« Nous demandons la fermeture immédiate de la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire. Cette morgue n’est pas reprise dans le contrat signé avec la société indienne Padiyath Health Care SARL. Qu’elle soit remise au ministère de la Santé», a-t-elle déclaré dans un communiqué parvenu à alternance.cd, ce jeudi 17 décembre 2024.
Confier sa gestion à de privés
Étant donné que gouvernement a résilié le contrat avec la société Padiyath Health Care SARL, qui est en période de préavis de six mois avant de remettre totalement l’hôpital du Cinquantenaire à l’Etat, l’Association des pompes funèbres de Kinshasa estime qu’il ne faudra pas attendre ce délai pour récupérer la morgue.
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« Comme le contrat est résilié et qu’on est en préavis de six mois, au regard de tout ce qui se passe là-bas, avec notamment de corps qui disparaissent, de corps non entretenus ou encore le personnel mal rémunéré, nous demandons immédiatement la fermeture de cette morgue, sa réfection, sa réhabilitation avant qu’elle soit récupérée par l’État congolais et confiée à des privés qui ont la capacité de la gérer de la bonne manière », poursuit-elle.
Elle croit savoir qu’ « à la construction de l’hôpital du Cinquantenaire, cette morgue était transitoire et par conséquent, elle n’est pas inclue dans le contrat avec Padiyath Health Care SARL ».
Par conséquent, l’Association des pompes funèbres de Kinshasa annonce qu’elle s’associe à toutes les familles dont les corps des proches gardés à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire ont été soit endommagés, soit perdus, pour déposer une série de plaintes.
Anny Kanyama