
Trois semaines après sa suspension par le Conseil d’administration, l’admistrateur directeur général (ADG) de la société Minière de Bakwanga (MIBA), André Kabanda, est rentré à Mbuji-Mayi, au Kasaï-Oriental, siège de la société, mardi 17 décembre 2024 où il a promis de faire « sauter» un à un ceux qu’il considère comme ses adversaires. Le ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, se tait.
Usant du pouvoir lui reconnu par l’article 458 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et groupement d’intérêt, le Conseil d’Administration avait suspendu l’ADG à titre conservatoire.
En application de l’article 492 de l’acte sus évoqué qui définit la procédure de révocation, il avait adressé le rapport à son mandant, qu’est le gouvernement de la RDC pour prise d’acte telle que le veut la pratique de la bonne gouvernance.
Trois semaines plus tard, le dossier de la suspension de l’ADG de la MIBA n’aurait toujours pas été présenté au Conseil des ministres pour examen. La faute au ministre du Portefeuille, Jean-Lucien Bussa, qui semble avoir décidé de laisser pourrir les relations de plus en plus toxiques entre le conseil d’administration de la MIBA présidé par Jean-Charles Okoto et l’ADG André Kabanda.
Pourtant, ce membre du gouvernement vient de faire dépenser au trésor public d’importantes sommes d’argent pour l’organisation des états généraux des entreprises du portefeuille, alors que lui-même est incapable de régler le conflit à la MIBA, en appliquant les règles établies.
C’est dans ce contexte que l’ADG suspendu est arrivé à Mbuji-Mayi où il a tenu un discours de va-t-en-guerre au cours duquel il a tenté de livrer les membres du Conseil d’administration à la vendict populaire.
Pas de quoi décourager le Conseil d’administration qui attend impatiemment que le ministre du Portefeuille soumette la question au Conseil des ministres et que celui-ci décide de la suite à donner à ce dossier qui retarde la relance effective de la MIBA.
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On attend que la résolution portant suspension de l’ADG soit entérinée ou annulée. Ce qui va permettre à la MIBA de fonctionner normalement. Le contraire, c’est de l’anarchie. Et malheureusement, Jean-Lucien Bussa semble favoriser cette anarchie.
« On comprend maintenant pourquoi le ministre du Portefeuille, contrairement à sa prédécesseure, s’acharne à tout prix à faire partir Asa Resource Group PLC, actionnaire de la MIBA, pour gérer seul avec son protégé qu’il monte et soutient contre le Conseil d’administration», croit savoir un directeur de la MIBA.
Pami Halele
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