On ne compte plus le nombre des forums et conférences organisés ces dernières années en République démocratique du Congo pour parler de l’entrepreneuriat. Mais dans la pratique, les entrepreneurs congolais sont malmenés et découragés par l’État congolais. C’est le cas de Thérèse Kirongozi, patronne de Women’s technologies, société spécialisée dans la robotique et la technologie, qui peine à obtenir le paiement par le gouvernement des factures de ses robots livrés.
Elle avait proposé une solution innovante pour lutter contre les embouteillages à Kinshasa. Le gouvernement avait passé une commande de 8 robots roulages. Thérèse Kirongozi affirme en avoir produits et livrés deux, sur fonds propres. Les deux robots roulages sont installés sur l’avenue de la justice et au croisement des avenues Libération et Batetela, dans la commune de la Gombe.
Elle révèle qu’elle n’est toujours pas payée et a peur, à quelques jours de la clôture de l’exercice budgétaire 2024, que ses factures tombent caduques, avec pour conséquence éventuelle de travailler à perte.
“C’est une commande que le gouvernement national a faite pour huit robots dans la ville de Kinshasa pour atténuer l’embouteillage mais nous déplorons le fait que cela n’est pas encore payé. Le dossier se trouve au niveau du ministère des Finances et notre inquiétude c’est parce que nous sommes en décembre et d’ici là c’est la clôture budgétaire. Nous avons déjà fait notre travail. Nous demandons au gouvernement d’honorer ses factures pour que l’on continue d’installer les robots roulages”, s’est-elle plainte par voie de la presse, ce vendredi 20 décembre à Kinshasa.
Infatigable innovatrice
Ingénieure en électronique industrielle et entrepreneure de 47 ans, Thérèse Kirongozi est inventrice de plusieurs œuvres qui ont impacté positivement la société congolaise. On lui doit l’invention des robots roulages qui régulent la circulation à Kinshasa et dans quelques autres grandes villes de la RDC.
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Son invention sur le secteur de l’eau, électricité et de l’éducation, proposée au ministère de la Recherche scientifique et innovation technologique en 2019 n’a pas bénéficié de l’attention du gouvernement qui n’a pas donné de suite favorable à sa demande d’assistance pour la multiplication des machines qu’elle a fabriquées.
Infatigable, elle a mis sur pied également un robot qui permet de rendre le cours de chimie plus attrayant auprès des élèves des humanités. Ce petit robot baptisé Muyej, du nom de l’ancien gouverneur du Lualaba, Richard Muyej, permet notamment de séparer l’hydrogène de l’oxygène ou de fournir les propriétés de différents minerais enseignés aux élèves à l’école.
La patronne de Women’s technologies a aussi inventé un avertisseur qui alerte les passants sur les risques d’électrocution dans les endroits où les fils électriques traînent dénudés sur le sol. La liste de ses innovations est longue.
Anny Kanyama
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