
La province du Sankuru reste championne des mauvaises performances. La situation honteuse qui dure depuis des lustres ne changera pas de sitôt. En tout cas, pas en 2025 car, pour l’année en cours, cette province est la dernière en termes des contributions au budget national. Une honte, même si la honte est morte au Sankuru depuis longtemps.
Il n’y a ni route asphaltée, ni électricité, encore moins d’aéroport digne de ce nom au Sankuru. Cette chanson, que l’on répète depuis toujours pour interpeler les élites Sankuroises n’a visiblement pas révolté positivement ces dernières. Au contraire, tous les indicateurs de croissance économique et de développement demeurent au rouge. Les élites, particulièrement politiques et leurs familles biologiques prospèrent.
En témoigne la piètre contribution du Sankuru au budget national de la République démocratique du Congo de l’exercice 2025.
En effet, les prévisions budgétaires de la province qui a vu naître Patrice Emery Lumumba au budget national pour l’exercice 2025 sont seulement de 8.7 millions USD.
Une modique contribution comparativement à d’autres provinces, même celles autant enclavées qu’elle à l’instar de la Tshuapa(39 millions USD), Équateur (16 millions), Sud-Ubangi (31 millions) et Lomami (200 millions).
Les politiciens pointés du doigt
Interrogé, un cadre de la Direction générale des recettes du Sankuru (DGRSA) dit ne pas être surpris. Il explique que l’on ne peut s’attendre à une amélioration des recettes au niveau provincial étant donné que, selon lui, le gouvernement provincial ne fournit aucun effort pour booster la mobilisation des recettes.
« Il n’y a rien à espérer aussi longtemps que chaque acteur politique connu ou élu a ses commerçants dont il est le protecteur et qui en son nom, sont exemptés de toutes les taxes et impôts qui devront faire vivre la province. Regardez aujourd’hui par exemple, le port de Bena Dibele, principal pourvoyeur des recettes à la province ne produit presque plus rien car, les propriétaires de presque tous les bateaux et autres embarcations sont liés ou proches des hommes forts du moment dans la province. Du coup, les agents de la DGRSA ont le choix entre perdre leur emploi ou ne rien exiger pour la province », dénonce cet agent qui a requis l’anonymat.
Lire aussi Sankuru : Joseph Mukumadi et Benoît Olamba refusent de sortir de la poubelle!
La situation semble être identique à Lodja, principal centre économique et des affaires du Sankuru, où les frais des différentes taxes perçus au marché central seraient devenus la chasse gardée d’un groupe de personnes bien identifiées. Dégueulasse!
Clairement, les politiciens du Sankuru, tous âgés confondus, sans exception des couleurs politiques (UDPS, ADP, CCU, UNC, APOCM, PSDV, AFDC et autres) feraient mieux d’avoir pitié de cette province qu’ils ont dépouillée de tout et dont la misère n’a de nulle ressemblance.
Pami Halele
Lire également Intérieur : Peter Kazadi caporalise et bloque la province de l’Equateur