
Le mensonge peut durer mille ans, mais la vérité finit toujours par le rattraper. C’est ce que l’on peut dire de la guerre menée contre le directeur général de l’Agence congolaise de l’environnement (ACE), Delphin Lama Onyangunga, par un groupe de soi-disant syndicalistes. Alors qu’ils prétendaient défendre les intérêts du personnel, ils se révèlent être des simples manipulés et corrompus au service d’un parti politique, le Mouvement de libération du Congo(MLC). On vous explique pourquoi et comment.
En nommant en 2023 un nouveau comité de gestion à la tête de l’ACE, le président de la République, Félix Tshisekedi, mettait fin à un long règne sans partage de près de 18 ans d’un chargé de mission. Devenu directeur général adjoint, ce dernier rêve de revenir aux commendes de cet établissement public technique chargé de conseiller le gouvernement en matière de projets, politiques et programmes sur la protection et la sécurité environnementale. Quitte alors à pousser son titulaire à la sortie par tous les moyens possibles, même les moins catholiques? Ça semble être le cas car, depuis plus de deux ans, on assiste à un blocage systématique des initiatives et actions entreprises par le directeur général par de directeurs et certains autres cadres, tous engagés sous la gestion de l’actuel DGA. A cela s’ajoute une pression sociale exercée par des syndicalistes corrompus jusqu’à la moelle épinière.
Petit détail et pas de moindre : le PCA et le DGA sont du MLC, tout comme l’autorité de tutelle, la ministre d’État, ministre de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaiba. Le DG lui, est de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/Tshisekedi). Le pauvre se trouve seul contre tous.
Départ des mandataires issus de l’UDPS, le combat d’Eve Bazaiba à l’environnement
Selon une source à la présidence de la République, la ministre d’Etat Bazaiba tiendrait mordicus à ravir la gestion des établissements de son ministère au parti présidentiel, pour les confier aux membres du parti de Jean-Pierre Bemba qui, se trouvent comme par hasard, DGA dans lesdits établissements.
A titre illustratif, le DG et le PCA du Fonds forestier national ont été suspendus et remplacés par…des membres du MLC dont le DGA.
Du coup, actuellement, le PCA, le DG ai et le DGA de cet établissement public sont 100% MLC.
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A toute vraisemblance, Eve Bazaiba voudrait rééditer cet exploit à l’Agence congolaise de l’environnement où la tâche semblait lui être plus facile, cette structure présentant l’avantage d’avoir le PCA et le DGA de son obédience politique.
Cerise sur le gâteau, les responsables de la délégation syndicale, la quasi-totalité des directeurs et bien d’autres cadres avaient été engagés par le DGA à l’époque où il occupait le poste de chargé de mission.
C’est ce qui expliquerait d’ailleurs le fait que la délégation syndicale exige le départ du DG pour un seul mois de retard de paiement du salaire alors qu’elle est restée aphone et silencieuse face aux 14 mois d’arriérés laissés par l’ancien chargé de mission.
Pluralité des comptes laissés par le chargé de mission
Il nous revient d’apprendre que le DG Delphin Lama a découvert plusieurs comptes bancaires ouverts au nom de l’ACE par son prédécesseur devenu son adjoint, sur lesquels des promoteurs et responsables des installations classées payaient les frais de validation des études et de suivi environnemental. Il a été aussi découvert que ces frais disparaissaient aussitôt déposés.
La ministre de l’Environnement et développement durable, qui a pourtant officiellement pris connaissance du rapport de la patrouille financière qui reprenait noir et blanc cet état des choses, n’y a réservé aucune suite. Elle semble plutôt plus intéressée par la recherche du positionnement des membres de son parti politique.
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A ce propos, il faut signaler qu’ Eve Bazaiba s’est davantage compromise lorsqu’elle a collé une demande d’explication au DG Delphin Lama pour dit-on, étouffer une action disciplinaire initiée à l’encontre du directeur technique pour motif de blocage des dossiers générant des recettes. Comme quoi, pour son MLC, elle est prête à tout, même à faire la guerre au parti présidentiel. Ridicule.
Autant dire que le climat malsain et toxique actuel au sein de l’ACE est le fruit de la haine et de la jalousie du MLC, mieux d’Eve Bazaiba, envers l’UDPS.
Clairement, les syndicalistes de l’ACE cherchent la tête du DG Lama non pour sa gestion, mais essentiellement à cause de son appartenance à l’UDPS/Tshisekedi.
Junior Lomanga
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