
A l’issue de la 37 e session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, tenue ce vendredi 7 février 2025 à Genève, il a été adopté , par consensus, une résolution historique en faveur de la République démocratique du Congo. Elle porte sur la création d’une mission chargée d’établir des faits et d’une commission internationale d’enquête indépendante sur les graves violations des droits de l’homme commises dans l’est de la République démocratique du Congo lors de la guerre d’agression rwandaise.
A la demande pressante de la RDC, soutenue par plus d’un tiers des 47 membres du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la 37 e session extraordinaire de cette instance onusienne chargée des droits de l’homme a été convoquée.
Dans sa déclaration, la RDC a donné un aperçu de la boucherie humaine et d’autres violations graves des droits humains perpétrées à Goma par l’armée rwandaise et ses pantins du M23.
A la tête de la délégation congolaise, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a démontré notamment que les bombardements ont délibérément ciblé des populations vulnérables, en violation flagrante des principes d’humanité et que les forces de défense rwandaises et leurs supplétifs ont transformé des zones de refuge en cibles militaires. Ce qui justifie le bilan encore provisoire de l’occupation de Goma, dressé par l’ONU, d’au moins 3000 personnes tuées et plus de 3000 autres blessées.
La France aux côtés de la RDC à Genève
La France, qui a joué un rôle clé dans le soutien de cette résolution, a martelé sur la nécessité d’un « message fort et clair» pour mettre fin aux hostilités et relancer des pourparlers de paix dans le cadre du processus de Luanda.
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La résolution exige au M23 de mettre fin immédiatement à toutes ses actions hostiles et de se retirer des zones qu’il occupe actuellement. Elle exige aux forces de défense rwandaises (RDF) de cesser tout soutien au M23 et à se retirer « instamment» du territoire congolais.
La résolution appelle également à une action internationale concertée pour mettre fin à la crise dans l’est de la RDC. Elle exhorte les États membres à suspendre toute coopération militaire ou financière avec le Rwanda tant que celui-ci continue de soutenir le M23 et d’occuper illégalement le territoire congolais.
Dans la résolution, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies fustige les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, notamment les violences sexuelles et basées sur le genre, les exécutions sommaires, les enlèvements, les disparitions forcées, ainsi que les attaques ciblées contre les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les soldats de la paix et les civils, particulièrement dans les camps de déplacés, les hôpitaux et les écoles.
Aussi, la résolution dénonce clairement l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC et exige l’arrêt immédiat de toute forme d’exploitation et de trafic desdites ressources.
Junior Lomanga
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