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Consultations menées par la CENCO et l’ECC: le gouvernement dubitatif

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Les responsables de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), qui ont entrepris des consultations avec les forces politiques et sociales n’ont pas été mandatés par le président de la République. Le gouvernement se veut réservé face à cette démarche, inscrite dans le cadre de ce qui est présenté comme un moyen de renforcer la cohésion nationale en République démocratique du Congo.

Au cours d’un briefing animé ce lundi 10 février 2025, le ministre de la Communication et médias, porte-parole du gouvernement, a indiqué que le président Félix Tshisekedi n’a pas donné mandat aux clergés catholiques et protestants pour consulter en vue de ce qu’ils présentent comme « un pacte social pour la pais», même si le chef de l’Etat reste ouvert à toute démarche tendant à contribuer à la paix et à la cohésion nationale.

« Le président de la République n’a pas donné un mandat aux clergés, qui l’engage. Ils ont déposé leur proposition et ce n’est que le début. Ils doivent enfin préciser ce qu’ils attendent de lui», a déclaré Patrick Muyaya.

Parlant de négociations recommandées notamment par le sommet extraordinaire de la Communauté des Etats d’Afrique de l’est et de la Communauté de développement de l’Afrique australe(EAC-SADC), il rappelé qu’il est hors de question de négocier avec le M23 mais plutôt entre les acteurs étatiques.

« Nous voulons aller à une solution et cette solution ne peut pas sortir du cadre {processus de Nairobi et de Luanda) qui était établi. Il n’y a pas de négociation avec les M23. Cette négociation doit se faire directement avec les acteurs (Rwanda-RDC) de cette situation», a précisé Patrick Muyaya.

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A la question de savoir quelle serait l’attitude de Kinshasa au cas où le cessez-le-feu exigé par les chefs d’État et de gouvernement de l’EAC-SADC n’aboutissait pas et que les forces rwandaises ne se retireraient pas du sol congolais, le porte-parole du gouvernement a répondu en substance que la RDC ne sera pas surprise et agira en conséquence.

Car, a-t-il signalé, « nous savons à qui nous avons à faire et cela n’arrive pas, nous avons différents fronts, nous savons ce qu’il faut faire. »

Le silence inquiétant de la CENCO et de l’ECC face à la boucherie humaine de Goma

Évoquant la commission d’enquête internationale indépendante décidée lors de la session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies sur la RDC, tenue le 7 février 2025 à Genève, le ministre de la Communication et médias a annoncé que tous ceux qui commettent des crimes en RDC doivent savoir que la justice congolaise et la justice internationale existent.

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Pour revenir aux clergés catholiques et protestants, il faut dire que le porte-parole du gouvernement dit n’avoir « pas entendu ces hauts dignitaires de l’Eglise condamner le massacre de plus de 3 000 congolais commis par l’armée rwandaise à Goma ».

De son point de vue, « l’urgence serait pour l’Eglise de condamner le mal qui est venu du Rwanda ».

Pour rappel, une délégation conjointe ECC-CENCO, conduite par l’archevêque métropolitain de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo et le président de l’Eglise du Christ au Congo, le révérend pasteur André Bokondoa, a été reçue par le président de la République, le 3 février dernier.

Les deux églises ont remis au chef de l’Etat « un projet de sortie de crise», qu’il a « reçu avec beaucoup d’attention», d’après le secrétaire général de la CENCO, Mgr Donatien Nshole.

Par la suite, la CENCO et l’ECC ont rencontré plusieurs personnalités politiques dont les opposants Martin Fayulu, Delly Sessanga, Adolphe Muzito et Matata Ponyo.

Partout où ils sont passés, ils ont prêché l’évangile du renforcement de la cohésion nationale pour sortir de la crise.

Junior Lomanga

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