
En quête de cohésion nationale pour résoudre la crise sécuritaire en République démocratique du Congo, les clergés catholiques et protestants ne peuvent pas compter sur l’Observatoire de la dépense publique (ODEP). Pour cause, les consultations menées par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) en vue d’un dialogue sont considérées par le président du Conseil d’administration de cette organisation de la société civile, Florimond Muteba, comme une capitulation de la nation congolaise.
Dans un communiqué publié ce 11 février 2025, le PCA de l’ODEP s’oppose à tout dialogue avec le Rwanda, pays agresseur de la RDC et ses pantins de l’AFC/M23.
« Aucun dialogue ne se tiendra en République démocratique du Congo avec le président rwandais, Paul Kagame, et ses alliés, car c’est bien de cela qu’il s’agit. Les récentes déclarations du monsieur Fridolin Ambongo, souvent qualifié de « maréchal pétain» congolais et de proche collaborateur de « Hitler africain» qu’est le président Paul Kagame(…) Le 9 févier dernier, c’est monsieur Ambongo qui a, par ses propos, dénié la portée du génocide congolais dont le bilan fait état de plus de 12 millions de morts, de 7 millions de déplacés contraints de survivre avec à peine 150 FC par an et par personne, de millions de femmes violées, sans oublier les milliards de ressources naturelles spoliées », peut-on y lire.
Le PCA de l’ODEP promet de tout faire « pour empêcher cette trahison par tous les moyens possibles ». Il lance un appel à « la résistance patriotique, à un sursaut national et une alliance stratégique entre la société civile résolument engagée », avec le peuple en révolte, tant en RDC qu’à travers la diaspora congolaise.
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Il affirme que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) demeurent « jusqu’à ce jour, la première victime de l’agression rwandaise ».
A ce sujet, le PCA de l’ODEP réitère son appui aux dirigeants du haut commandement de l’armée dont les troupes se battent pour défendre la RDC contre l’agression rwandaise.
Le professeur Florimond Muteba Tshitenge n’indexe pas seulement les clergés catholiques et protestants. Il suspecte aussi le président de la République, Félix Tshisekedi, et son entourage, ainsi que le chef rebelle de l’Alliance fleuve Congo (AFC), Corneille Nangaa, de vouloir négocier pour confier la gestion de la transition aux églises {catholique et protestante}.
« Messiers les représentants des institutions ecclésiastiques, a poursuivi le PCA de l’ODEP dans son communiqué, il est impératif de clarifier que tout dialogue susceptible de conduire à la capitulation et à la trahison de notre souveraineté est inacceptable ».
Bye bye au catholicisme
Au président de la République, il demande de s’organiser, « afin de libérer la RDC de votre présence».
Révolté contre ce qu’il qualifie de « trahison» perpétrée par les églises chrétiennes, le professeur Florimond Muteba Tshitenge renonce à sa foi catholique.
« Je prends aujourd’hui la décision de quitter le catholicisme pour revenir aux racines originelles de Jésus-Christ, dans le judaïsme. Très prochainement, je ferai mon choix de devenir juif, et j’appelle tous ceux qui se sentent trahis par les clergés catholiques et protestants à se joindre à ma démarche. Il est temps de manifester notre mécontentement par un acte fort: abandonner ces institutions corrompues et rediriger notre adoration vers le Dieu véritable, celui qui a créé le ciel et la terre, que ce soit dans l’Islam, le Judaïsme ou d’autres voies spirituelles. Il est crucial de s’éloigner de ces clergés obnubilés par le profit, les brins matériels et le pouvoir », a pesté le PCA de l’ODEP dans son communiqué intitulé « non au dialogue de la honte, de la capitulation et de la trahison ».
Junior Lomanga
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