

Trois jours après l’annonce par le directeur de cabinet du chef de l’État, le 4 mars, de la reprise de la patrouille financière, autrement dit contrôle a priori dans les entreprises et établissements publics, l’Inspection générale des finances (IGF) a tenu, en collaboration avec l’Association nationale des entreprises publiques du Congo(ANEP), une séance de travail avec les mandataires des entreprises publiques concernées, ce vendredi 7 mars 2025. A l’occasion, l’inspecteur général des finances-chef de service, Jules Alingete, leur a présenté les 8 types de dépenses qui seront soumises à l’encadrement.
Les mandataires publics savent désormais la nature du contrôle que vont effectuer les inspecteurs des finances mandatés dans leurs établissements sur instruction du président de la République.
Chargés de renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans les entreprises et établissements publics, les hommes de l’IGF, surnommée « chien méchant» pour son rôle de contrôleur des finances publiques, vont s’intéresser à huit (8) types de dépenses. Il s’agit, selon Jules Alingete, de la chaîne de la dépense publique, les opérations de mobilisation des recettes publiques, les avantages des mandataires, les acquisitions immobilières, les marchés publics, les paiements des fournisseurs et prestataires, les soins médicaux ainsi que les missions à l’étranger.

« Nous avons défini les modalités pratiques de déroulé de la mission de l’Inspection générale des finances pendant cette période d’encadrement. Nous avons discuté avec les inspecteurs, les responsables financiers, les directeurs administratifs et les directeurs généraux des entreprises placées sous encadrement afin de déterminer comment travailler ensemble de manière efficace. Nous avons examiné en détail toutes les dépenses soumises à l’encadrement, en identifiant les éléments exigés et les dépenses à valider», a déclaré le gendarme financier national de la République démocratique du Congo.
Pas un obstacle au fonctionnement des entreprises sous encadrement
Jules Alingete a assuré les directeurs généraux, les responsables financiers et les auditeurs des entreprises concernées que, la mission d’encadrement des finances publiques ne constitue nullement un obstacle au bon fonctionnement des établissements publics sous encadrement.
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« Notre objectif est de garantir que le travail de l’Inspection générale des finances ne constitue pas un obstacle au fonctionnement des entreprises et établissements publics. Nous visons également de traiter les dossiers soumis à la validation des inspecteurs des finances avec la plus grande célérité, dans un délai maximum de 48 h suivant la réception des dossiers par notre équipe», a précisé le patron de l’IGF.
Veiller à la qualité des dépenses

De son côté, le secrétaire exécutif de l’ANEP, Patrick Ngulu, a salué la reprise de la patrouille financière. Il a soutenu que le retour des inspecteurs des finances vise à protéger le patrimoine de l’État et à assurer l’accroissement des recettes des entreprises du Portefeuille.
« La décision du chef de l’État de relancer la mission de contrôle de l’IGF dans les entreprises me rappelle que, dans le passé, j’avais souligné que cette mission avait l’avantage d’améliorer les trésoreries des entreprises et de mettre en place les règles prudentielles de gestion, qui aujourd’hui sont une application des entreprises pour booster leur croissance. Bien qu’il y ait eu quelques soucis, raison pour laquelle le chef de l’État a décidé de remettre en place la mission de contrôle dans les entreprises, pour atteindre un double objectif : premièrement, protéger le patrimoine de l’État pendant cette période difficile que traverse la RDC, et aussi assurer la croissance du portefeuille de l’État», a-t-il dit.
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Il a encouragé l’IGF à veiller sur la qualité des dépenses.
« Par le passé, nous avions demandé à l’IGF de se limiter essentiellement à la légalité des dépenses, et nous suggérons que cette fois, elle aille jusqu’à la qualité de la dépense, qui fait souvent défaut dans certains établissements et entreprises publiques», a suggéré le secrétaire exécutif de l’ANEP.
Selon la presse de l’IGF, la patrouille financière débute ce lundi 10 mars 2025 dans 40 entreprises visées par l’encadrement.
« Cette mesure est une étape importante dans la lutte contre la corruption au regard des cas avérés de mauvaise gestion des finances publiques en République démocratique du Congo», fait-on remarquer.
Anny Kanyama