

Le vice-premier ministre, ministre de la Défense nationale et anciens combattants, Guy Kabombo Muadiamvita, a inauguré, ce lundi 10 mars 2025, un navire militaire. La communication autour de cette réalisation louable, qui intervient dans un contexte de guerre d’agression menée contre la République démocratique du Congo par le M23 soutenu par le Rwanda, soulève (encore) une polémique sur les capacités managériales et techniques de ce membre du gouvernement.
Depuis le matin de ce lundi, les médias accrédités au ministère de la Défense multiplient les images, d’abord de l’arrivée à Matadi puis à Boma, de Guy Kabombo Muadiamvita. Rien d’anormal.
Ils ont aussi massivement publié les images du navire militaire baptisé au nom d’ « alternance pacifique », en référence à la première passation civilisée du pouvoir en RDC, qui a amené à la magistrature suprême le président Félix Tshisekedi en janvier 2019.
C’est à ce stade que la polémique débute car, le choix d’un nom pour un navire militaire est toujours lourd en arrières-pensées. Ce qui fait que sous d’autres cieux, les bâtiments maritimes militaires, notamment les bateaux militaires, cruiser, destroyer, porte-avions, frégate, corvette, guerre des mines, patrouilleur, navire d’assaut amphibie, sous-marin… les plus emblématiques portent généralement les noms des officiers.
En RDC par contre, c’est la politique qui a prévalu dans le choix du nom du nouveau navire inauguré ce jour.
Deuxième couac et pas de moindre, la page X officielle du ministère de la Défense nationale annonce que « la RDC accueille son tout premier patrouilleur haute mer, un navire de guerre destiné à l’action de l’État en mer ».

Pourtant, l’histoire renseigne que la marine congolaise (zaïroise) était équipée de patrouilleurs de classes Shanghai et Huchwan, ainsi que de navires légers et qu’elle avait même un navire de 70 tonnes, sans compter d’autres unités de la marine qui opéraient sur le fleuve Congo (Zaïre), depuis Boma et Kinshasa, et sur le lac Tanganyika depuis Kalemie et Moba.
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Par ailleurs, de spécialistes en questions stratégiques et militaires se demandent si réellement il fallait communiquer sur l’acquisition de ce navire militaire dans un contexte de guerre, marqué notamment par le contrôle quasi total du lac Kivu par l’armée rwandaise et le M23.
D’aucuns pensent que des sujets sensibles comme celui-ci devaient faire l’objet d’une bonne communication, à défaut de passer sous silence. C’est le troisième couac.
Jean Pérou Kabouira
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