

Quelle que soit la longueur de la saison sèche, la saison des pluies finit toujours par arriver. Ce proverbe du Grand Kasaï s’applique à la base agricole de Nkuadi, située à une quarantaine de kilomètres de la ville de Mbuji-Mayi, dont la récolte du maïs de la saison A a été lancée le 1 er mars dernier. Les autorités provinciales du Kasaï Oriental y voient la matérialisation de l’engagement du vice-premier ministre, ministre de l’Economie nationale, Daniel Mukoko Samba, à relancer la production locale.
Couvrant un espace de 300 hectares, le site agricole de Nkuadi vise la production du maïs de qualité. Sa production marque une avancée significative dans le processus d’autosuffisance alimentaire dans la ville de Mbuji-Mayi en particulier et la province du Kasaï Oriental en général.
Lors d’une mission dans le Grand Kasaï en octobre 2024, le vice-premier ministre de l’Economie nationale avait visité ce site. La mission de Mukoko Samba avait pour objectif d’examiner sur terrain, les obstacles qui ralentissent le développement de cette zone.
Il avait mis un accent particulier sur la production locale afin de juguler la sempiternelle crise du maïs qui frappe chaque année cette partie du pays.
Les efforts conjoints des gouvernements central et provincial récompensés

La récolte en cours dans le site de Nkuadi est en fait le résultat des efforts conjoints du gouvernement central et du gouvernement provincial du Kasaï Oriental.
Elle témoigne du dynamisme et de la résilience du secteur agricole local. Elle s’inscrit dans le programme de l’exécutif national visant à renforcer la sécurité alimentaire et à promouvoir l’autosuffisance alimentaire des populations locales. Au-delà de tout, c’est la matérialisation de la vision du président de la République, Félix Tshisekedi, de la revanche du sol sur le sous-sol.
Présente à Nkuadi, la ministre provinciale de l’agriculture du Kasaï Oriental, Chantal Mulanga, a salué l’appui constant et permanent de Mukoko Samba aux initiatives agricoles de la province.
« La province ne disposait initialement que des moyens nécessaires pour exploiter 100 hectares (…) grâce au soutien du VPM Daniel Mukoko Samba, cette superficie a été portée à 300 hectares, permettant une production plus significative », a-t-elle déclaré, en soulignant l’importance de cette récolte non seulement pour les agriculteurs locaux, mais aussi pour l’ensemble de la chaîne de valeur agricole, contribuant ainsi à la croissance économique de la région.
Elle a poursuivi que « sur terrain, une moissonneuse est utilisée pour la partie encore debout, tandis qu’environ 75 hommes et femmes du village de Nkuadi participent au glanage des épis tombés au sol».
La ministre provinciale de l’agriculture du Kasaï Oriental a fait savoir que le principal souci partagé entre le gouverneur de province, Jean-Paul Mbwueba et le vice-premier ministre de l’Economie nationale est de garantir l’accessibilité à toute la population.
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Dans cette optique, la transformation du maïs en farine est une option. Pour ce faire, les conditionnements adaptés à toutes les bourses sont prévus. Il s’agit notamment des sacs de 10 kg pour les familles moyennes, de 25 kg et de 50 kg pour les grandes consommations.
Des points de vente ouverts à Mbuji-Mayi

Afin de permettre à la population de s’approvisionner en maïs en différentes quantités dont une mesurette de 3 kg localement appelée Meka, qui coûte entre 1000 FC et 1500 FC sur le marché de Mbuji-Mayi, des points de vente seront ouverts à travers le chef-lieu de la province du Kasaï Oriental.
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« Lorsque nous avons acheté les semences, on nous avait informés qu’un rendement normal se situait entre 4 et 6 tonnes par hectare. Aujourd’hui, nous avons atteint 4 tonnes par hectare: ce qui prouve que nous sommes sur la bonne voie », a confié la ministre provinciale de l’agriculture à la délégation du ministère nationale de l’Economie, qui a fait le déplacement de Kinshasa à Nkuadi, depuis le 10 mars 2025.
Elle a sollicité, par ailleurs, la continuité de l’accompagnement du VPM de l’Economie nationale, de façon à démarrer la nouvelle saison agricole au moment opportun pour maximiser les rendements.
Chantal Mulanga a concrètement plaidé pour une aide financière devant assurer une récolte rapide et efficace, notamment en raison de pluies qui pourraient endommager les cultures si elles ne sont pas rapidement engrangées.
La délégation venue de Kinshasa a visité, mardi 11 mars, le site de Nkuadi. Elle a évalué l’évolution de la culture de maïs initiée lors de la dernière saison culturale.
Cette visite, renseigne la cellule de communication du ministère de l’Economie nationale, s’inscrit dans le cadre de suivi des engagements pris pour relancer la production agricole dans le Grand Kasaï.
« Sur le terrain, la délégation a pu constater que la révolte est effectivement en cours. Le rendement moyen est estimé à environ 4 tonnes par hectare, un chiffre encourageant malgré certaines difficultés. Parmi les contraintes relevées, les conditions climatiques, qui ont joué un rôle déterminant. La saison culturale a été marquée par une faible précipitation. Ce qui a eu un impact sur le développement des cultures», rapporte-t-on.
Le stockage et la transformation, un double défi de taille

Outre les contraintes climatiques, la question du stockage et de la transformation du maïs sur place demeure un casse-tête. Cela constitue un défi de taille d’autant plus que la minoterie de la place n’est pas encore opérationnelle. Du coup, la transformation locale du maïs pose de sérieux soucis.
Pour pallier cette problématique, on annonce des discussions avec la société Minière de Bakwanga (Miba) en de l’exploitation des infrastructures de sa minoterie.
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Le chef de la délégation du ministère de l’Economie nationale, l’expert en gestion des Ressources naturelles de la Cellule de redressement productif (CEREP), Michel Dengoli, s’est dit satisfait des progrès réalisés. Il a mis en exergue la nécessité d’apporter des solutions aux défis identifiés afin d’optimiser le rendement et assurer une transformation efficace du maïs localement.
« Cet accompagnement est le fruit d’une coopération étroite entre les différentes parties prenantes, notamment les agriculteurs, les autorités locales et les partenaires techniques. Il ouvre la voie à de nouvelles opportunités de développement pour le secteur agricole dans le Grand Kasaï», renseigne la cellule de communication du ministère de l’Economie nationale.
Elle renchérit que « le gouvernement réaffirme son engagement à soutenir l’agriculture comme pilier du développement économique et encourage les producteurs à poursuivre leurs efforts en vue d’une agriculture durable et prospère ».
Junior Lomanga