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Gouvernement congolais face à l’AFC/M23: négociation ou pourparlers?

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Opinion

La présidence angolaise a annoncé des discussions directes entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 soutenu par le Rwanda. Aussitôt cette annonce faite, les réactions ont fusé de partout, globalement dans le sens d’appuyer l’initiative du médiateur désigné par l’Union africaine pour la résolution de la crise sécuritaire en République démocratique du Congo, le président angolais João Lourenço. Alors que Kinshasa a pris acte de cette initiative, sans se prononcer contre ou pour, les rebelles de l’AFC/M23 ont posé des préalables, parmi lesquels, une déclaration publique et un engament sans ambiguité du président Félix Tshisekedi pour des négociations
directes.

Pourtant, la position du gouvernement congolais est connue: oui à une solution politique et diplomatique à la crise actuelle, mais exclusivement dans le cadre des processus de Nairobi et de Luanda.

Pas une affaire de Tshisekedi, mais du Congo

A suivre les réactions des uns et des autres, on a l’impression que l’on ramène la guerre d’agression imposée injustement à la République Démocratique du Congo par le Rwanda et ses complices du M23 avec la complicité de puissances occidentales, en la personne du président Félix Tshisekedi. Ce qui est injustement et inadmissible!

Pour cause, les genèses de la crise actuelle remontent à plusieurs décennies. Le chef de l’Etat actuel a en réalité, hérité d’une situation savamment orchestrée et dessinée pour lui faire porter le chapeau de la balkanisation de la RDC.

Heureusement que le président Félix Tshisekedi, en bon patriote, a échappé à tous les pièges lui tendus, allant des premiers jours de son pouvoir au fameux dialogue direct avec le M23, en passant par l’EAC et sa force régionale ainsi que certains de ses médiateurs suspectés de partialité.

Tout en maintenant la pression sur les fronts militaire et diplomatique, la RDC ne refuse pas de discuter avec le M23. Mais seulement, au nom de sa souveraineté nationale, tout échange doit se faire sous forme des pourparlers.

Adhésion oui, fusion non!

Il est question de pourparlers en ce sens qu’étant un Etat souverain, la RDC ne doit pas s’engager dans des négociations avec une force négative téléguidée par État étranger. Mais elle est disposée à parler avec ses filles et fils membres du M23, en vue d’apporter des solutions à leurs revendications si et seulement si elles celles-ci sont fondées et conformes aux lois et à la Constitution de la République.

Il ne doit donc nullement être question de fusion, mais d’adhésion de toutes les forces sociales et politiques afin de résoudre la crise.

Bien entendu que les auteurs des crimes horribles dont les tueries, massacres des civils, viols des femmes, pillages des ressources naturelles et autres devraient d’office être écartés comme cela a souvent été le cas lors des précédents pourparlers de paix entre congolais.

A l’issue de ces pourparlers entre le gouvernement congolais et les groupes armés locaux, la République Démocratique du Congo doit en sortir gagnante, notamment en recouvrant sans concession l’intégralité de sa superficie de 2 345 410 km2, avec ses 450 ethnies vivant en parfaite harmonie.

Quant aux relations diplomatiques entre la République démocratique du Congo et ses voisins, elles doivent être fondées sur le respect mutuel, le Congo n’étant pas un bien commun pour les puissances étrangères.

La RDC, qui se veut pacifiée, peut dialoguer avec ses propres filles et fils de partout à travers la République, peu importe l’obédience politique, sans pour autant prétendre à une moindre concession au profit d’un tiers, le pays en étant gagnante.

D’où la nécessité d’une adhésion au détriment d’une fusion tant politique que militaire.

Claude KABI BATASEMA

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