Dans une interview exclusive accordée à Foxe News, la première chaîne d’informations américaine, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, s’est longuement exprimé sur le possible deal des minerais congolais en étude avec les États Unis. Le choix du média, réputé proche de Donald Trump et du respectable journaliste Bret Baier, qualifié de « terreur», en dit long sur la volonté du dirigeant congolais à utiliser les minerais congolais au service du renforcement militaire et sécuritaire de son pays.
Une démarche salutaire dans un contexte où la RD Congo se bat pour se défaire d’une guerre d’agression injuste lui imposée.
Réalisée en visioconférence il y a six jours, l’interview du président congolais a été diffusée pour la première fois mercredi à 18h25, heure américaine -23h25, heure de Kinshasa-. Sa diffusion a été précédée de plusieurs bandes annonces, question de capter le plus de téléspectateurs possible.
Évoquant les discussions sur un possible deal basé sur les minerais en échange d’un renforcement militaire solide en faveur de la RDC et des sanctions fortes et permanentes contre les agresseurs de l’Est du Congo, Félix Tshisekedi a reconnu que l’instabilité et l’insécurité dans la région n’attirent pas les investisseurs.
D’où il propose que les États-Unis aident la RDC à stopper l’agression du Rwanda, notamment en prenant des mesures plus draconiennes et sévères contre le régime de Paul Kagame.
Un partenariat gagnant-gagnant
Le chef de l’État congolais a tenu à souligner qu’il est pour un partenariat gagnant-gagnant pour les deux parties. Pas question de brader les précieuses ressources naturelles du pays.
Pour lui, il est question de partager les richesses du sous-sol de la RD Congo dans l’intérêt du développement du business de la Silicone Valley et d’autres secteurs qui ont besoin des minerais stratégiques, qui sont malheureusement exploités frauduleusement par le Rwanda.
Un choix judicieux du média
Pour revenir au choix du média et du journaliste, il faut dire que Fox News est l’équivalent de ce que l’on qualifierait au Congo de « la chaîne du pouvoir ». A ne pas confondre avec la RTNC, mais un peu à la manière de Télé 50 sous le régime de Joseph Kabila.
Mais à la différence des chaînes congolaises, ce célèbre média américain, très crédible et sérieux, est la chaîne câblée la plus regardée aux États-Unis, devant ses concurrents CNN et MSNBC. Elle est accessible pour près de 100 millions de menages américains et a joué un rôle clé dans l’ascension de Trump.
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Selon le très crédible quotidien français « Le Monde», durant son premier mandat, Donald Trump, le président des États-Unis, la première puissance mondiale, et ses conseillers ont multiplié les interventions auprès des animateurs bienveillants de Fox News.
«Depuis plus de deux décennies, Fox News prouve aux Etats-Unis que l’opinion fait vendre tout en permettant de peser sur la politique d’un pays. La chaîne, qui revendique un conservatisme militant, a ainsi terminé l’année 2023 largement en tête des réseaux d’information continue pour la huitième année consécutive, malgré l’érosion des audiences de la télévision du fait de l’évolution des modes de vie», commente « Le Monde».
C’est sur ce média prisé par Trump et son administration que Félix Tshisekedi a exprimé sa vision du deal qu’il souhaite conclure avec les États-Unis.
En face de lui, Bret Baier. Dommage que son nom ne rappelle rien aux congolais exclusivement francophones. Mais les polyglottes, surtout ceux qui parlent l’anglais et s’intéressent à la politique américaine, se souviennent sans doute que ce journaliste avait contribué à la descente de la candidate démocrate Kamala Harris pendant la dernière campagne présidentielle américaine remportée par le candidat républicain conservateur Trump. Ses questions coups de poing ont déstabilisé l’ancienne vice-présidente de Joe Biden.
C’est ce même Bret Baier qui a reçu, début mars 2025, le président ukrainien Vlodomir Zelensky, quelques heures après le clash de ce dernier à la maison blanche avec Trump. Un crack, qualifié à juste titre de « terreur » et de « casseur ».
Face à Félix Tshisekedi, il a présenté sommairement le potentiel en ressources naturelles de la RDC et expliqué de manière claire, pourquoi les américains ont intérêt à s’y intéresser. Du début à la fin, Félix Tshisekedi a assuré.
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A propos de relations avec la Chine, le président congolais a précisé que Pékin reste un partenaire. Il a tenu à faire savoir qu’en même temps, Kinshasa souhaite avoir aussi un accord solide avec Washington pour augmenter la vitesse du développement de son pays pour le bien-être de son peuple.
Autant dire qu’après le deal minerais contre infrastructures avec la Chine, la RDC veut signer un deal minerais contre sécurité et développement avec les États-Unis.
Robert Djanya
