

Les uns partent, les autres viennent. Les facilitateurs et les médiateurs changent. Mais la guerre en République démocratique du Congo s’intentifie. Ce lundi 24 mars 2025, le sommet conjoint de la Communauté d’Afrique de l’est- Communauté économique des États d’Afrique australe (EAC-SADC) a nommé cinq (5) anciens chefs d’Etat comme facilitateurs dans la crise qui secoue le pays. Quatre d’entre eux sont issus du bloc anglo-saxon alors que la RD-Congo est un pays francophone.
Les cinq nouveaux facilitateurs dans la crise sécuritaire qui oppose la RDC aux rebelles de l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda sont les anciens présidents Uhuru Kenyatta (Kenya), Olusegun Obasanjo (Nigeria), Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud), Sahle-Work Zewde (Éthiopie) et Catherine Samba-Panza (République centrafricaine).
Le groupe de facilitateurs aura parmi ses priorités, la désignation d’un médiateur qui va prendre la succession du président angolais João Lourenço, qui a jeté l’éponge, officiellement en raison de ses fonctions de président intérimaire de l’Union africaine (UA).
Le 2 ème sommet conjoint des chefs d’Etat et de gouvernement de l’EAC-SADC a d’ailleurs tenu à saluer le courage et la constance dont le président de l’Angola a fait preuve, en menant le processus de Luanda, qui a ouvert «des espaces de dialogue à des moments où l’espoir semblait vaciller ».
Les participants ont insisté sur l’application des résolutions prises aux niveaux régional et onusien.
« Le sommet conjoint a repris les décisions du 1er sommet conjoint EAC-SADC qui s’est tenu le 8 février 2025 à Dar-Eses-Salaam, République unie de Tanzanie sur la situation dans l’est de la RDC les résolutions du 126e sommet au niveau du conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine le 14 février 2025 et les Nations unies (ONU) la résolution 2773 du Conseil de sécurité, adoptée le 21 février 2025, qui mettait l’accent sur la nécessité d’efforts concertés pour faire face à la détérioration de la situation en matière de sécurité dans l’est de la RDC », indique le point 5 du communiqué final de ce sommet conjoint.
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Pour revenir à la composition du groupe des facilitateurs, il faut dire que quatre d’entre eux parlant anglais, les échanges avec la partie congolaise seraient naturellement moins fluides et rapides qu’avec la partie rwandaise.
Déjà, le communiqué final du 2 ème sommet conjoint EAC-SADC est difficilement compréhensible pour une écrasante majorité de la population congolaise, essentiellement francophone.
Seule l’ancienne présidente centrafricaine, Catherine Samba-Panza, est francophone. Elle a l’avantage de connaître le Congo pour y avoir effectué plusieurs missions pour le compte notamment des Nations Unies et du Centre Carter.
Anny Kanyama