

Dans leur intervention lors du briefing trimestriel au Conseil de sécurité de l’ONU de ce jeudi 27 mars 2025, les États Unis ont évoqué la possibilité de revoir le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Ils envisagent cette hypothèse face aux exactions commises à Goma, au Nord-Kivu par l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda et aux limites des casques bleus à sécuriser les populations civiles dans d’autres zones contrôlées par les rebelles.
L’ambassadrice des États-Unis aux Nations Unies, Elise Stefanik, a eu des mots forts dans son intervention au sujet de la situation sécuritaire et humanitaire en RDC.
Elle a parlé notamment d’une « situation catastrophique qui est celle des civils congolais et du personnel de l’ONU dans l’est de la RDC. »
Elle a indiqué que « les États-Unis dénoncent les discours toujours plus antagonistes émanant de représentants du gouvernement rwandais et du M23 appuyés par le Rwanda, notamment de menaces visant de dirigeants de la MONUSCO et de fausses allégations disant que la Monusco appuie les FDLR. »

Démentant des « déclarations irresponsables et inacceptables(…)les États Unis condamnent vigoureusement les avancées du M23 et des forces de défense Rwandaises. »
Ils se félicitent des efforts fournis par toutes les parties dans le cadre de la recherche d’une solution pacifique et de l’engagement à parvenir à un cessez-le-feu permanent et sans condition.
Ouvrir l’aéroport de Goma
Cependant, Washington reconnaît que « signer des communiqués n’est qu’une étape, les appliquer est plus compliqué. »
Rappelant qu’il est le principal bailleur de fonds de la MONUSCO, le pays de Donald Trump estime que la Mission doit se déplacer librement et être en mesure d’exercer son mandat dans les zones contrôlées par le M23.
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« Nous exigeons que le M23 cesse de faire obstacle à l’action de la Monusco et prenne des mesures nécessaires pour ouvrir l’aéroport de Goma sans attendre », a tonné la représentante des États Unis aux Nations Unies.
Elle a fait remarquer que la situation est intenable à Goma au regard des exactions commises par le M23.
Par conséquent, les USA se voient dans l’obligation de demander aux Nations Unies la réévaluation du mandat de sa mission au Congo.
«Si la Monusco ne peut pas exécuter son mandat et protéger les civils dans les zones contrôlées par le M23, nous, membres du conseil, devrions envisager toutes options possibles, y compris une révision du mandat de la mission qui ne reflète plus l’environnement opérationnel », a insisté Elise Stefanik au nom des États Unis.
Pour rappel, en vertu de la résolution 2765 (2024) du Conseil de sécurité de l’ONU, le mandat de la MONUSCO est de contribuer à la protection des populations civiles dans la zone où elle est déployée; appuyer la stabilisation et le renforcement des institutions de l’Etat en RDC, ainsi que les principales réformes de la gouvernance et de la sécurité.
Junior Lomanga
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