

Le député national Lambert Mende Omalanga a été reçu, ce lundi 31 mars 2025 par le conseiller spécial du président de la République en matière de sécurité, le Prof Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, dans le cadre des consultations politiques initiées en vue de la formation du gouvernement d’union nationale. Au sortir de la rencontre, ce membre du présidium de l’Union sacrée de la nation, la plateforme présidentielle, a lancé un appel aux autres forces politiques et sociales qui traînent le pas, notamment à l’opposition et à certains leaders religieux, à considérer l’impérieuse nécessité et urgence de répondre aux défis sécuritaires et humanitaires dans l’est de la République démocratique du Congo.
Il a encouragé l’initiative prise par le chef de l’État Félix Tshisekedi, visant essentiellement à mettre en place une équipe gouvernementale d’union nationale, en vue d’apporter une solution durable et rapide à l’agression de la République démocratique du Congo par le Rwanda et ses complices internes.
« Donc, le chef de l’Etat, qui est le garant de la sécurité et du bien être de l’ensemble de plus de cent millions de congolais avait le devoir d’appeler tous ses compatriotes à ce moment d’introspection (…)Parce que nous devons savoir d’où viennent les malheurs qui se battent sur nous de manière discontinue, on va dire depuis les dernières décennies, mais pour quelqu’un qui connait l’histoire du Congo comme moi, je vais dire que c’est depuis les années d’indépendance. Puisque même celui que nous avons choisi comme premier 1er ministre de ce pays et dont je suis un des élèves, Patrice Emery Lumumba, a été tué en 1961 et jusqu’aujourd’hui notre pays a toujours été au cœur des convoitises d’un certain nombre de vautours qui se recrutent pas seulement autour de son territoire, mais également outre méditerranée, outre atlantique », a déclaré Lambert Mende.
L’élu de Lodja dans la province du Sankuru a soutenu que les consultations politiques menées par le professeur Eberande Kolongele ne sont pas une affaire d’un camp politique, mais elles concernent tous les congolais qui désirent sauver la nation congolaise en péril.
« Il appartenait au président de la République et je lui en suis gré, d’avoir pensé à regrouper tous les congolais, quelles que soient leurs philosophies politiques, quelles que soient leurs obédiences, quelles que soient leurs catégories, qu’il s’agisse des femmes et des hommes politiques, qu’il s’agisse de la société civile, en ce compris les leaders religieux, à pouvoir se regrouper autour de lui par le canal de son envoyé, qui est son conseiller spécial, pour réfléchir aux voies et moyens de se doter d’une équipe gouvernementale capable de nous aider à répondre à ces défis sécuritaires et humanitaires totalement inacceptables du point de vue humain(…) Aujourd’hui, c’est la nation qui est en danger. Et si la nation disparaît, nous n’aurons aucun espace pour faire valoir nos ambitions, quelles qu’elles soient», a-t-il expliqué.
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L’ancien porte-parole du gouvernement congolais a rappelé que la RDC est convoitée à cause de ses immenses ressources naturelles.
D’où son exhortation à tous les congolais, toutes tendances confondues, à privilégier la cause de la patrie.
Une pique au tandem CENCO-ECC

« Je voudrais engager Son Excellence monsieur le Président de la République à terminer ces concertations, puisque bien sûr nous sommes en guerre et notre peuple n’a rendez-vous avec personne d’autre qu’avec son destin. Et le destin de notre peuple est mis en péril. Chaque jour qui passe aggrave ce péril. Je voudrais aussi engager monsieur le conseiller spécial du président de la République à boucler cette étape des consultations. Certes, il y a quelques uns parmi nous qui ne sont pas encore prêts à répondre pour une raison ou une autre à cet appel institutionnel, qui a été lancé par le président de la République, mais je voudrais engager le président de la République à laisser la porte ouverte même si des réponses peuvent être apportées aux problèmes que nous avons, par étapes», a poursuivi Lambert Mende.
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Au passage, « l’homme au verbe facile» a rappelé à l’ordre la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC), en leur faisant savoir que « seules les institutions habilitées par le peuple» devaient apporter des réponses qu’ils tentent d’apporter aux problèmes qui se posent au pays. Allusion faite aux consultations menées par les évêques catholiques et protestants dans le cadre de leur pacte social pour la paix en RDC et dans la région des Grands Lacs.
Qu’à cela ne tienne, Lambert Mende concède qu’ « à situation exceptionnelle, il est normal que l’on puisse réserver des réponses parfois exceptionnelles ».
Anny Kanyama