La ministre d’État, ministre de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaiba, est au centre d’une controverse au sein du gouvernement. Elle se serait mise en contradiction avec le président de la République, Félix Tshisekedi, en violant une instruction ferme faite par le chef de l’Etat en conseil des ministres. La controverse porte sur la suspension et la désignation de mandataires publics.
Mardi 25 février dernier, Eve Bazaiba a suspendu le directeur général de l’Agence congolaise de l’environnement (ACE), Delphin Lama Onyangunga. Elle avait en même temps désigné le directeur général adjoint, Jean-Claude Emene, comme directeur général intérimaire. Une décision normale, pourrait-on dire.
Sauf que quatre jours plus tôt, dans sa communication lors de la trente-deuxième réunion ordinaire du Conseil des ministres, tenue le 21 février 2025, le président de la République avait engagé le gouvernement à la discipline pour assurer le fonctionnement régulier des activités étatiques.
Félix Tshisekedi avait notamment déclaré que «la discipline et l’engagement ne devraient connaitre aucune faille».
Engagée dans une sorte de guerre contre les mandataires publics de son secteur issus de l’UDPS/Tshisekedi, Eve Bazaiba a fait fi de cet ordre présidentiel. Ainsi, après avoir négocié une autorisation de la primature- solidarité féminine oblige-, elle a suspendu le DG de l’ACE, Delphin Lama Onyangunga, obédience du président de la République/UDPS pour le remplacer par le DGA, qui est de son obédience.
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Quelques semaines auparavant, la ministre d’Etat, ministre de l’Environnement et développement durable avait posé un acte similaire, en suspendant le directeur général et le président du Conseil d’administration (PCA) du Fonds forestier national (FFN), tous issus de l’obédience du président de la République/UDPS. Elle les avait remplacés par les hommes de son obédience dont un sujet rwandais désigné DG ai.
L’UDPS/Tshisekedi joue et perd
Selon certaines indiscrétions, lors de la nomination des mandataires du FFN et de l’ACE, Eve Bazaiba avait obtenu pour son propre compte (sous couvert du MLC), plusieurs postes aux Conseils d’administration.
Elle avait placé ses hommes aux postes de DGA, dans le but dit-on, de faire sauter, au moment opportun, les DG afin d’obtenir la direction de ces deux établissements. Ce qui a fini par se réaliser.
Mais comme il n’existe pas de crime parfait, celle qui se fait appeler « la dame de fer » a commis une erreur tactique en utilisant une copie conforme de la lettre de suspension du DG du FFN pour suspendre le DG de l’ACE, alors qu’au Fonds forestier national (FFN), elle avait suspendu aussi le PCA.
En effet, dans l’une comme dans l’autre décision, elle a évoqué un climat malsain entre le directeur général et le PCA. Mais à la grande surprise des observateurs, elle a réservé de traitements différents aux deux PCA.
La raison? -« Son problème c’est l’UDPS, qui pour elle, ne méritait pas d’avoir des mandataires au FFN et à l’ACE », répond un cadre du FFN, qui se dit révolté contre ce qu’il qualifie d’humiliation du parti présidentiel par Bazaiba.
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Une situation que déplore un cadre de l’ACE, qui se dit étonné de voir la première ministre ne pas rappeler à l’ordre sa ministre de l’Environnement après que cette dernière ait violé l’instruction du chef de l’État.
Aux dernières nouvelles, il y aurait des tensions entre la présidence de la République, la primature et le ministère de l’Environnement au sujet de la gestion des dossiers du FFN et de l’ACE.
« De têtes vont tomber, surtout que le gouvernement Suminwa Tuluka vit ses dernières semaines« , prévient une source proche du dossier.
Jean Pérou Kabouira
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