L’Inspection générale des finances (IGF), l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT), la Sino-congolaise des mines (Sicomines), la Société d’infrastructures sino-congolaise (Sisc) ainsi que les sociétés CREC4 et CREC 8 ont tenu, ce mardi 1er avril 2025, une réunion d’évaluation de l’état d’avancement des travaux des premières rocades de Kinshasa. Au centre des échanges: s’assurer de la transparence totale dans la gestion des coûts, afin d’éviter d’éventuelles surfacturations et/ou gabegie financière.
Les participants ont unanimement constaté que les expropriations constituent un frein à l’avancée des travaux. Ils ont par conséquent, exhorté le gouvernement à accélérer la machine.
L’inspecteur général des finances-chef de service de l’IGF a insisté sur la nécessité de contrôler rigoureusement les coûts de construction, afin d’éviter la surfacturation. « Il est primordial d’avoir une vision claire des coûts engagés et de s’assurer que chaque dépense est justifiée », a martelé Jules Alingete.
Le projet englobe la construction de 73 kilomètres de routes en double voie, comprenant des infrastructures majeures telles que 10 ponts dont un sur la rivière Ndjili, un échangeur au niveau du passage de la route Kinshasa – Matadi – Mitendi, et plusieurs tunnels.
Lire aussi Lomami: Noël Tshiani estomaqué par la misère et le sous développement
Les représentants des entreprises Sino-congolaises et l’ACGT ont présenté les différentes composantes budgétaires, incluant les travaux de terrassement, de soutènement , d’assainissement, de lutte contre les érosions, de signalisation, des ouvrages d’art et d’éclairage public ainsi que l’expropriation de près de 2.000 parcelles afin d’assurer une meilleure compréhension des coûts globaux.
Bien que les travaux avancent à un bon rythme, ils font face à un défi majeur qui risque de freiner leur progression. Il s’agit du retard dans les expropriations des terrains.
Les entreprises constructrices des rocades ont réitéré leur engagement à terminer le projet d’ici fin 2026. Néanmoins, ils ont exprimé des inquiétudes face aux lenteurs administratives liées aux indemnisations des propriétaires des parcelles concernées.
En réaction, l’IGF a demandé aux autorités compétentes d’accélérer ce processus. « L’avenir de ces infrastructures dépend de la rapidité avec laquelle le gouvernement libérera les emprises nécessaires », a souligné Jules Alingete.
Lire également Kinshasa: non encore inaugurée, la route de la paix envahie par une couche de boue
Nicodème Nzau Nzau, directeur général de l’ACGT, a confirmé la détermination des parties prenantes à livrer les travaux dans les délais impartis: « La rocade est une solution capitale pour fluidifier la circulation à Kinshasa. Nous devons donc travailler ensemble pour lever tous les obstacles, en particulier celui des expropriations ».
L’IGF toujours à la loupe
L’ACGT et l’IGF continueront à assurer un suivi rapproché des opérations pour garantir l’efficacité et la transparence des dépenses.
Lancé par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, le projet des rocades vise à moderniser les infrastructures routières et désengorger la capitale congolaise. L’Inspection générale des Finances s’est engagée à veiller scrupuleusement à ce que les fonds publics soient utilisés de manière optimale et que les délais soient respectés.
Les prochaines semaines seront cruciales, notamment dans la gestion des expropriations, qui demeure la clé pour mener à bien ce projet stratégique.
Les populations dont les parcelles sont englouties par les rocades attendent d’être indemnisées. A certains endroits, des maisons habitées doivent être détruites et ailleurs, ce sont des terrains vides.
Anny Kanyama
Dans la même catégorie Rocades de Kinshasa: fruit du contrat sino-congolais revisité
