Il aura fallu quatre jours et une forte pression populaire pour que la première ministre réagisse à la mort tragique du brigadier de première classe, Kabeya Senda Fiston de la Police nationale congolaise, affecté à la Police de circulation routière, dans laquelle son nom est cité avec insistance. Judith Suminwa a finalement pris la parole, via son cabinet.
Dans un communiqué publié mardi 1 er avril, la primature indique avoir appris « avec grand émoi » le décès de ce policier.
La première ministre Judith Suminwa exprime « son profond regret à la suite de la disparition » de cet agent de la Police de circulation routière, « dévoué à servir notre pays ».
La cheffe du gouvernement adresse « ses sincères condoléances à la famille biologique du disparu, ainsi qu’à l’ensemble du corps de la Police nationale congolaise ».
Elle rassure que « la justice militaire s’est déjà saisie d’office et une enquête est ouverte pour que toute la lumière soit faite autour des circonstances du décès ».
Curieusement, alors qu’une affaire en cours d’enquête n’appelle à aucun commentaire public de la part d’une des parties, le cabinet de la première ministre y est allé par un appel à la population « à ne pas prêter foi à la manipulation et à la spéculation autour du regrettable décès du brigadier Kabeya Senda Fiston, en attendant l’issue de la procédure judiciaire ».
N’est-ce pas une tentative sournoise d’influencer la justice militaire ?
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Déjà, ce mercredi matin, un grand dispositif médiatique a été déployé pour étouffer la contestation. La primature semble avoir opté pour le déni, en faisant passer pour fake news toute information, même vérifiable et de première main dont le témoignage du collègue du défunt, qui fait état de l’implication présumée des gardes de la première ministre dans la mort du brigadier Fiston Kabeya.
Les soutiens de Suminwa vont jusqu’à dénoncer ce qu’ils qualifient d’ « une main noire» derrière ce dossier. Comme si la mort d’un si vaillant agent de la Police nationale congolaise était orchestrée par les adversaires politiques de la cheffe du gouvernement.
Pitié pour les proches de la victime, dont sa veuve et son orpheline, lorsqu’ils liront le communiqué de la primature.
Sans doute, auront-ils besoin d’un psychiatre pour les aider à tenir bon, tellement la réaction de Judith Suminwa a l’apparence des larmes de crocodile.
Jean Pérou Kabouira
